Plus on pédale moins vite, moins on avance plus vite!

Thursday, May 19, 2011

Depuis Brossard / Accident





Beaucoup de choses depuis Brossard.










BROSSARD: On a tenté de s'imposer plus dans la course parce qu'on a vraiment les moyens de le faire, mais on a de la misère à s'organiser. Dès le début de la course, beaucoup de chutes surviennent. Et comme d'habitude, nous ne sommes pas épargnés. En fin de course, on a de la difficulté à se placer pour le sprint ce qui laisse Joakim et Émile livrés à eux-même. Joakim a un bris mécanique en sortant de la dernière courbe et Émile tente sa chance contre seul contre toutes les équipes. Pour ma part, j'ai fait deux attaques durant la course, dont une assez soutenue, mais en vain. La série de malchances se poursuit. Un soldat tombe au combat, Alex Bourgeois, a le poignet fracturé. Après la course nous nous sommes réuni pour parler de ce qui ne marchait pas. Un bon speech clair. On nomma éventuellement des road captains.











GRANBY: Anatomie d'un chrono: Départ-souffrance-arrivée. J'ai reçu mon vélo de TT la veille de la course, mais j'ai quand même réussi à avoir un bon fit grâce à Gérard Louis Robert. Seul hic, étant donné que le vélo appartenait à David Boily, je devais courir avec une 53 et donc bloquer ma 14. Je suis assez confiant au départ, car j'avais vraiment de bons chiffres à l'entraînement. J'ai un peu tardé à partir mon chrono et donc ça m'a pris du temps avant de me mettre dans mon rythme de croisière. Au final je fais 15e, mais je sais qu'avec les entraînements que je faisais, je peux faire beaucoup mieux dans les chronos à venir. C'est probablement le manque d'habitude aux longs chronos qui m'a posé problème, mais ça viendra plus tard en saison. Bilan: Chrono très ordinaire, mais je ne m'en fait pas pour autant je suis confiant!











LE CRASH: Le lendemain du chrono, je pars rouler avec Hendrik pour environ 4h au CGV et sur le circuit du WorldTour. Il est 9h10. On passe par Parc pour se rendre au CGV et on rentre downtown à toute vitesse en raison de la vitesse accumulée dans la descente...je n'avais pas d'odomètre, mais normalement on roule entre 50 et 65 dans cette partie de la rue. Je lead en avant et on roule en plein milieu de la voie de droite, car on roule plus vite que les autos et de cette façon on est visible. On a un long corridor devant nous et il n'y a aucune voiture. Je ne me préoccupe pas de la voie de gauche. De toute façon, je ne voyais pas vraiment ce qui se passait dans cette voie, car il y avait une bonne file d'auto...eh oui à 9h10 le matin! Tout d'un coup, une Mercedes tourne en avant de nous et restes en plein milieu de notre voie...elle ne sait pas si elle doit nous laisser passer ou si elle doit rentrer dans son entrée. Nous étions à une bonne distance, mais on roulait quand même très vite. Le conducteur hésite, il niaise, il avance, il fige...mais nous nous rapprochons dangereusement! J'avais commencé à freiner juste au cas. Je me suis dis qu'il rentrerait dans l'entrée mais il restait là...en plein milieu de la voie. Malgré mon freinage je suis rendu très près de la voiture. Je donne un bon coup de frein sinon je rentre dans la voiture de plein fouet. Ma roue d'en arrière se braque assez fort. Je récupère instinctivement. Bien honnêtement, j'aurais préféré tomber à ce moment bien précis... j'ai quasiment essayé de tomber. Mon braquage ressemblait à Joseba Beloki lors de sa fameuse chute où Lance Armstrong tel un cyclocross man a coupé dans le champ pour reprendre la route un peu plus loin. Ou encore comme Greg Baugé contre Kevin Sireau. Mais non, je suis toujours sur mon vélo. Je ne peux pas me tasser dans la voie de gauche, car il y a plein d'autos. Je suis à environ 5m de la voiture. Je donne un gros coup de frein encore une fois. Cette fois-ci, je passe par dessus mon guidon et je m'écrase la tête première dans l'arrière de la voiture. Black-out. Je ne me rappelle pu de rien. Voici les faits tels que racontés par Hendrik. Le chauffeur a arrêté et est sorti de son auto. Hendrik, normalement d'un tempérament plutôt doux et inoffensif se rue vers le chauffeur. Il l'insulte comme jamais. Selon lui, c'est la colère amérindienne qui est remonté man! Tout ça est bien beau, mais moi je suis toujours sur le bitume, je suis sans connaissance et je convulse...et je gémis! Heureusement, l'un des témoins était un médecin et m'a pris en charge pendant que le conducteur appelait une ambulance. Ce dernier était vraiment sous le choc. Le médecin me pose des questions et tout. La seule question que j'ai échouée est : Où es-tu? J'ai dis que je roulais sur Université en face du Delta, quand en fait j'étais sur Parc en face de La Cité. J'avais repris connaissance, mais pas tout à fait. On m'a rentré dans l'ambulance et direction Montreal General Hospital. Là-bas, j'ai passé des radios de mon coude, de mon épaule et de mon cou, où j'avais très mal. Ensuite, c'est le scan de ma tête parce que j'avais une lacération à la tête causée par mon casque et ça saignait à un assez bon débit. Finalement, rien de cassé, mais une bonne commotion. Ça prendra plusieurs jours de repos. La semaine suivante je n'ai pas roulé, bien entendu, et je ne suis allé à l'école qu'une journée et demi. Cette semaine, j'ai fait 4 demi-journée. J'ai des bons maux de tête et l'épaule/cou pas mal magané. J'avais de la difficulté à lever mon bras. La bonne nouvelle c'est que même si j'ai manqué St-Raymond et que je manquerai Gatineau/Hudson et Charlevoix, mes Canadiens ne sont pas en danger. Ce moment de répit forcé me permettra seulement d'être moins fatigué en fin de saison. Je recommencerai à rouler graduellement selon le protocole de l'ACC en ce qui concerne les commotions samedi. Ce sera 15 minutes de rouleau. By the way, pour les accros de l'équipement, mon vélo est pas mal scrap. Le top tube est fendu sur presque tout le long, cocottes cassées, etc.











Durant ma convalescence, j'ai écouté pas mal de vélo. J'ai commencé avec le Giro à tous les matins, puis ensuite j'ai enchaîné avec le Giro le matin et le Tour of California le soir. Ça fait des grosses journées! Le Giro fut marqué d'un sombre événement bien tôt durant la première semaine. En effet, le jeune Wouter Weylandt de la Leopard-Trek s'est tué dans une descente. Je ne me préoccupais pas trop de la chute, car la fin de course était excitante, mais j'avais un mauvais pressentiment et les circonstances me rappelait la mort de Fabio Casartelli. Le monde cycliste fut en deuil durant plusieurs jours. Sur le Giro, je croyais que Nibali serait l'homme à battre, mais Contador nous a fait tout une démonstration de force dimanche en s'envolant vers la victoire au sommet du Mt. Etna. Michele Scarponi faisait pitié à côté du cowboy version hispanique. Il a prouvé que toutes ces accusations à son sujet ne l'empêchait pas d'être l'un des cyclistes les plus dangereux du peloton. De quoi faire taire ses détracteurs. Du côté de la côte ouest américaine, nous observions de très les ti gars d'chez nous avec Team Spidertech p/b C10 qui a pris part au départ de la 6e édition de cette belle course. Keven Lacombe nous a causé une belle surprise en tenant tête à la puissante armada de Team Sky pour prendre les devants avec environ 100m à faire, mais il sera rejoint sur la ligne. Il finit tout de même avec une très respectable 4e position. Le lendemain, les Spiders iront mener un train d'enfer à l'avant de façon exemplaire pour lancer Lacombe. La tournure bizarre du sprint l'empêcha de concrétiser, mais il finira tout de même 6e. Belle cohésion d'équipe à cette étape. L'étape d'hier a presque sourit à notre Canadien, Ryder Hesjedal, qui sera repris au pied du Sierra Road. Selon moi, il a mal joué ses cartes, car il est capable d'une bonne explosion dans un final en montée. Partir si tôt fut une erreur puisqu'il aurait eu la forme pour sauter avec Horner, je crois. Il a toujours l'occasion de se reprendre avec le TT et les étapes de montagne à venir. J'aime bien le Tour de Californie pour le choix des parcours, les coureurs qui y sont présentés et le fait que dans une course par étapes d'une semaine, les coureurs ne peuvent se permettre d'erreurs. Vraiment une belle course et une belle organisation.











Je suis également l'impressionnant périple des frères Maltais à-travers le Canada. Bonne chance les gars. Lâchez pas! Pour suivre leur épopée sur deux roues, visitez le blog de David: http://davidmaltais.blogspot.com/











En fin de semaine je serai à Drummondville pour encourager mon frère et son équipe, ainsi que les cada'.











Photos du vélo craqué à venir.











A+