Plus on pédale moins vite, moins on avance plus vite!

Thursday, December 13, 2012

Plans 2013 et remerciements

10h20, café sur mon bureau. Dehors, petite accumulation de neige au sol, -5 degrés. Ça fait déjà quelques semaines que mon vélo est installé sur le computrainer, après avoir étiré les sorties du samedi matin au froid le plus longtemps possible. Étrangement, moi qui d'habitude déteste le computrainer et la muscu, j'y tire un certain plaisir cette saison ci. Une certaine motivation peut-être...

En effet, ce qui me motive c'est la saison 2013. Tel que plus ou moins officiellement annoncé, je courrai l'an prochain pour Ekoï/Devinci pro cycling team. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'une équipe québécoise détenant une licence UCI continentale, la 3e division de niveau professionnel en cyclisme. C'est une équipe qui me permettra de rouler à un très bon niveau, tout en pouvant rester à Montréal, afin de terminer, en mai, mon diplôme d'études collégiales, et de rentrer à l'université en automne prochain. Ensuite on verra. Dur de faire des prédictions à long terme avec le vélo dans sa vie. Pour la saison prochaine, ce sera compliqué d'être au top en avril en raison de l'école, mais une bonne préparation hivernale me placera dans des conditions optimales afin de mettre toute la gomme à partir du 15 mai. Je ferai un gros bloc d'entraînement de mi-mai à mi-juin pour pouvoir prendre part à de plus grosses courses en milieu-fin de saison. J'ai un petit projet pour cette période, mais étant loin d'être officiel, je ne veux pas m'avancer d'avantage. Bref, je crois que l'an prochain sera une super saison d'introduction au niveau espoir et j'espère pouvoir engranger un maximum de connaissances et prendre du niveau dans ma nouvelle équipe, afin d'être compétitif dans les années à venir. On m'a toujours dit que j'étais fort sur les courses dures, à l'usure, là où ça comptait. Mieux vaut s'y faire, parce que j'ai de la difficulté à envisager une course facile l'an prochain. Ceci dit, je serai prêt.

Je suis fier de plusieurs choses au niveaux sportif, mental et émotionnel en 2012. D'abord, Amqui. Avant la course, pendant que tout le monde se la coulait douce près du départ, moi j'étais assis dans la valise d'auto, pensif, craintif, comme si je n'avais jamais fait de vélo de ma vie. C'était le premier vrai test en montagne, un terrain que j'affectionne beaucoup et j'avais peur de tout foutre en l'air. Au final, je fais 3e après une course comportant son lot d'erreurs. Je suis content d'avoir pu trouver la confiance cette journée là. Ensuite, tout mon stage en France, où même en ayant abandonné 4 courses de suite, je n'ai jamais perdu le moral pour finalement faire de bons résultats sur des courses de gros niveau. Je ne me souviens pas avoir creusé aussi profond pour trouver la force de continuer quand le coeur arrachait. Sinon, je suis fier de ma discipline à Green Mountain Stage Race. Après un prologue décevant, je ne sentais pas que j'étais optimal sur le vélo, je suis donc rentré en derrière voiture jusqu'au condo, afin de mettre mes jambes dans le coup. Chaque soir, je faisait une longue décompression sur le rouleau, m'hydratais au maximum, m'étirais souvent, je ne voulais rien laisser au hasard. Avant la décisive 3e étape, je suis allé reconnaître kilomètre par kilomètre l'interminable App Gap et le, non pas moins difficile, Baby Gap. Je crois que c'est cette discipline qui m'a permis de passer de la 25e position au général jusqu'au pied du podium, à seulement 10 secondes. Durant ces quatres jours, j'ai été dans une bulle impénétrable et j'avais la tête à la bonne place. Je me dois de remercier également ma famille qui m'a épaulé toute la fin de semaine, étant le seul participant de mon équipe. L'écurie Cossette a encore une fois répondu à l'appel avec un traitement impeccable de sa monoplace, autant au niveau des ravitos, des repérages, qu'à la préparation de bons petits plats avant et après les courses. Super fin de semaine pour finir la saison.

Maintenant, place aux remerciements. Un coureur cycliste n'est que le produit fini d'un énorme travail de coaching, support, commandite, etc. Beaucoup de gens se cache derrière le coureur et méritent leur part du gâteau. Voici mes remerciements:

Patrick Gauthier, Claude Pinard, tous les commanditaires de l'équipe et tous mes coéquipiers chez Spidertech p/b Powerwatts, et plus particulièrement Marc-Antoine Noël et Lambert Gatineau, les 3 mousquetaires qui sont restés en un seul morceau jusqu'à la fin. Merci d'avoir fait de cette saison un réussite pour une deuxième année consécutive. Une autre preuve que plaisir + fraternité + préparation = réussite.

Pierre Hutsebaut, mon entraîneur depuis plusieurs années maintenant. Même si des fois je rage contre les entraînements, au final ça paye tout le temps. Merci pour tout.

Michel Frostin, Thierry Bédard et tous les coéquipiers du GSC Blagnac: Thibault Landes, Clément et Simon Dulot, Jean Goubert, Florian Da Silva, Daniel Junon, Rubens Tell, Cédric Stempel, Damien Polloni, Axel Lopez, Jérémy et Jason Rieu-Patey, et toute la DN. J'espère que je n'oublie personne. Merci spécial à Axel et Arnold Crochard et Philippe Morreau, mes partenaires d'entraînement de St-Étienne-de-Tulmont. Le St-Étienne-de-Tulmont/Crochard bike pro cycling c'est pour bientôt. Merci à tous de m'avoir permis de vivre cette expérience incroyable.

Pascal Choquette et l'Équipe du Québec pour les Championnats canadiens: Elliott Doyle, Olivier Miclette, Yohan Patry, Olivier Hokmi, Olivier Brisebois, David Drouin. Personnellement et collectivement, ça n'a pas été les championnats espérés, mais ce fut encore une belle expérience.

Samir, éternel confident et mécano since 2004. Merci de travailler sur mon vélo même quand j'arrive dernière minute avant une course, sans appeler. Pour tout travail de mécanique Atelier Mon Vélo, coin Parc et Villeneuve à Montréal.

Merci à Juan Marco et Stéphane Tremblay de Ekoï/Devinci de me faire confiance pour la saison 2013.

Tous ceux qui ont contribué de près ou de loin au succès de cette saison. Simplement, tous ceux qui ont su me dire le bon mot, au bon moment. En vélo, c'est beaucoup dans la tête que ça se passe.

Finalement, un ÉNORME merci à ma famille proche ou éloignée. Mes grand-parents, oncles et tantes pour m'avoir amené aux courses en France, et surtout pour m'avoir accueilli chez eux durant tout ce temps pour me permettre de vivre l'expérience la plus importante de ma jeune vie. Gangan, Sigismond, Annick et Jacques, MERCI. Ensuite merci à mes parents et à mon frère Arnaud pour avoir pris le relais, et pour m'avoir supporté durant toute la saison. Surtout Arnaud, qui m'a fait mes ravitos en France et à GMSR. Je te suis reconnaissant de ne pas m'avoir donné des bidons de pisse, même lorsque je te disais: «On fait 50 km sur le plat tranquille.» et que l'on finissait avec 90km dans les bosses à bloc. MERCI pour tout. J'ai mieux compris George Hincapie, cette année, lorsqu'il dit dans son documentaire «Cycling really kept our family together.»

Je dois oublier certains remerciements, ils seront rajoutés au fur et à mesure, mais sachez que je vous suis infiniment reconnaissant.

Maintenant, place à 2013.

Friday, November 16, 2012

Retour sur la saison 2012

J'ai peu utilisé mon blog cette été à partir du mois de juin. Ma préparation pour les championnats canadiens, ainsi que les préparatifs de départ pour la France me tenait bien occupés, avec le facteur paresse qui entrait également en ligne de compte. Je vais donc profiter du présent billet pour faire un survol de ma saison de courses 2012.

Commençons par où nous nous étions laissé: Championnats canadiens sur route au Lac-Mégantic. Ma préparation, comme la plupart des coureurs juniors, avait ce championnat comme épicentre de la saison. C'est donc avec l'Équipe du Québec, en raison de mes résultats constants en début de saison, que je me suis dirigé au Lac-Mégantic. J'avais déjà repéré les circuits, tel que décrit dans un article précédent. Dans mon chalet, j'étais hébergé avec mon vieux partenaire de route, Yohan Patry. Notre amour pour les potins cyclistes et le vieux rock rendaient les conversations relativement profondes en contenu. La première épreuve était un contre-la-montre individuel: ma faiblesse, mais la force de Yohan. La veille on en parle beaucoup, Yohan a beaucoup de pression ayant terminé 3e l'an dernier. Le parcours est particulier: deux aller-retours contenant une bosse de 2km chaque, pour un total de 30km. Je pars conservateur, 30km c'est long quand t'es sec dans le premier 10km. Dans le dernier retour je mets toute la gomme dans la bosse et j'écrase fort les pédales jusqu'à les entendre crier. À la ligne je suis satisfait de ma performance, sans connaître le résultat. Je termine 20e, et je me compare bien avec les comparables. par exemple ceux qui me mettent environ 1 minutes sur 15km, m'ont mis le même temps, mais sur 30. J'en conclus donc que c'était un bon chrono et que plus c'est long et dur, plus je suis là, comme d'habitude. Yohan termine 5e, un peu déçu et Marc-Antoine Soucy d'IAMGOLD crée la surprise en prenant une impressionante 2e place. Nous avons profiter de la journée de repos pour se baigner dans le Lac-Mégantic et décompressé un peu avec les copains de l'équipe.

Deuxième épreuve, course sur route. À mon tour d'être stressé. Depuis ma 3e place de l'an dernier, j'y ai beaucoup pensé, je me suis mis beaucoup de pression. Sans vouloir entré dans les détails de la course, j'ai couru de manière conservatrice, intimidée, la queue entre les jambes comme un gars qui ne veut pas faire d'erreur. En ne faisant rien, tu ne fais pas d'erreurs...mais tu ne récoltes pas de succès non plus. Je termine dans un deuxième groupe en 13e position. Brandon Etzl, mon coéquipier chez Spidertech/Powerwatts prend une belle deuxième place. Déçu, oui, mais la saison ne se limite pas qu'à une seule course, on passe à autre chose. Prochaine étape, le critérium.

Avant le critérium, je suis super motivé. S'il faut que je finisse en hyperventilation, soit. J'allais tout faire pour la victoire ou rien, dans un type de course que je n'affectionne pas particulièrement. Gros réchauffement. La course part, j'attaque aussi tôt. Je me fait reprendre, je repars deux tours plus tard. Cette fois-ci j'amène Brandon, Lambert, Perry et Ellsay avec moi. Le gratin cycliste canadien était là. On était encore tôt dans la course, le peloton était frais ça revient. Je me repose un peu, je repars en solo encore plusieurs fois. Derrière, je sauve les énergies de l'équipe du Qc en mettant toute la pression sur les autres provinces pour chasser. Au final, je suis complètement brûlé et ne peut participer au train qui lancera Elliott Doyle vers la victoire, alors que je rentrerai au sein du peloton, le bras en l'air avec les autres coéquipiers.

Le lendemain des championnats, j'étais dans l'avion, direction Aéroport Toulouse-Blagnac avec ma tante, mon oncle et ma cousine, pour aller passer un 7 semaine de stage chez ma grand-mère à Montauban. J'allais joindre les rangs du GSC Blagnac, équipe reconnue qui a formé des champions comme Jalabert, Moncoutié, Portal, Kadri, Loubet et Sicard. Tout les matins je me réveillais dans un décor enchanteur de la campagne midi-pyrénéenne, et la seule chose à laquelle je devais penser c'était enfourcher le vélo et aller dévorer de superbes routes. J'avais, dans l'équipe, deux coéquipiers, les frères Crochard qui vivaient dans le village voisin et avec qui j'allais beaucoup rouler. S'ajoutait à notre groupe, Philippe Morreau, seul représentant de l'Avenir Cycliste Nègrepelissien. J'ai su plus tard que sa famille était originaire de Nègrepelisse et qu'il s'agissait d'une grande famille de vélo du Tarn-et-Garonne, avec notamment une tante plusieurs fois décorées championne de France sur piste, et championne du monde du Scratch si ma mémoire est exacte. Donc, je partais en vélo tôt le matin, je revenais peu avant le dîner, religieusement fixé à midi, heure de Tout le monde veut prendre sa place, jeu télévisé animé par Nagui que j'ai adoré, et que j'écoute encore maintenant ici sur TV5. Ensuite, le restant de ma journée, je la passais à lire, à écouter des séries ou à jouer avec les chiens de mes grand-parents. Parlons courses maintenant. Ma première course était le lendemain de mon arrivée. Pas le temps de niaiser comme dirait l'autre. Je me suis donc présenté seul à St-Juéry. J'attendais sur le bord de la route avec mes roues de course dans les mains. Je cherche des yeux ce qui pourrait ressembler à mon coach, mon équipe... Finalement je repère la voiture du GSC, pilotée par Thierry Bédard, directeur sportif des juniors, et qui transportait également Daniel et Rubens, les deux coureurs guadeloupéens de l'équipe. Je dois avouer que j'ai dû sortir mes rudiments de créole à quelques reprises lorsque les trois parlaient créole dans LA Renault Mégane. Je fus présenté à mes coéquipiers: Daniel Junon, Rubens Tell, Florian Da Silva, Jean Goubert, Simon Dulot, Cédric Stempel et Thibault Landes. Je suis un peu stressé avant la course. D'abord je ne connais pas le niveau, ensuite, j'étais sur le décalage horaire, sans compter qu'il s'agissait d'une nocturne. Nocturne: critérium dans rues étroites avec départ à 21h30 et peu d'éclairage. Je suis appelé dernier sur la ligne. Ça me prend quelques tours pour revenir à l'avant, mais sans trop d'effort. À l'avant, je demande la situation de course à Cédric: 4 coureurs en échappée, deux de Blagnac. Ça attaque, je sors. Nous sommes deux en chasse. Je ne prend pas un relais. Tout le monde était irrité de mon manque de coopération, car je n'avais pas encore mon maillot de Blagnac et j'avais donc l'air d'une race de cycliste peu apprécié dans le milieu: les profiteurs. Nous nous faisons reprendre et au final je prend une 11e place au sprint. L'échappée se rend, nous faison 1er et 3e.

La suite de mes courses en France furent en dents de scie. Après St-Juéry, j'ai abandonné 4 courses en ligne. Je ne perdais cependant pas la motivation, car s'entraîner dans les environs de Montauban avec Philippe et les frères Crochard était extrêmement plaisant...et je m'affûtais à vue d'oeil. Je pensais prendre une petite coupure pour aller visiter mon cousin à Paris à la lumière de mes mauvaises course. J'ai décidé de me donner une dernière chance. Et les résultats sont apparus. En France, la catégorie dans laquelle je courrais était 23J. Si on compare avec ici, c'est un peu comme senior 1-2 moins les gros gros canons, plus les seniors 3 et les juniors. Dans les courses suivantes je fais coup sur coup 2e et 1er junior, 6e et 5e overall. J'ai aussi pris part à des courses 123J. La 1re catégorie consiste en la division nationale. La DN c'est un peu du semi-pro. Les équipes DN sont comparables à des continentales, et courent sur de grosses courses. Ma plus grosse course, GP Mujica de Boulogne-sur-Gesse s'est bien déroulé. La DN complète de Blagnac était présente, car nous courrions dans le village de Julien Loubet, vainqueur en 2011, et participant de plusieurs grands tours. Il a passé les 6 dernières années chez AG2R. Bref, le niveau était très relevé, et le parcours difficile. Au final, je termine 14e, dans la roue de Tomohiro Kinoshita, champion d'Asie U23, en 1re place chez les juniors et les 2e et 3e catégorie. Les résultats vous diront que j'ai fait 28e, mais les officiels m'ont placé comme doublé, alors que j'étais dans le même tour que le peloton. Trop de primes de courses, pas assez de commissaires pour scruter le développement de la course malheureusement.

Ce que je retire de mon stage à Blagnac: beaucoup de plaisir, une prise de niveau incroyable et des rencontres avec des gens formidables, qui comme moi, partagent cette passion cycliste. Merci au GSC Blagnac, à tous les coureurs du MPY, ainsi qu'à ma famille, grand-parents, tante et oncle qui m'ont amené aux courses et qui ont vécu avec moi ce grand périple. De tout coeur, MERCI.

L'article commence à se faire long, et je sens vos yeux avoir envie de faire autre chose que de me lire. Il est présentement 0h40 et c'est le seul moment que j'ai trouvé dans ma semaine pour mettre mon blog à jour.

En revenant au Québec, j'ai pris part au Championnat québécois. J'étais plein de confiance en mes moyens, et je savais que je pouvais endurer n'importe quoi. J'ai couru très agressivement et au final nous finissons à 8 coureurs, 9 minutes devant le peloton et je prend la 3e position. J'avais ce qu'il fallait pour gagner, mais j'ai tactiquement mal joué mon sprint et Elliott Doyle s'est accroché toute la course pour venir nous imposer sa médecine au sprint.

Semaine suivant, Green Mountain Stage Race. Horrible prologue. 24e 1min22 en arrière du meneur. Le lendemain dans la courte 2e étape, je tente de sprinter pour les primes, mais je ne peux faire mieux que 11e. Dans la mythique étape du App Gap de 112km, j'attaque après 2 kilomètres. Nous partons à 6 coureurs, dont deux de la réputée équipe américaine Hottubes. Après le premier KOM au kilomètre 60, le peloton nous talonne. Nous larguons 3 coureurs, ne reste plus que les deux Hottubes et moi. Nous rejoigne, Jake King (Hottubes), petit frère du champion américain 2011 chez Radio Shack, Ben King, ainsi que Hugh Carthy, membre de la sélection britannique pour les championnats du monde junior. On attaque le mythique App Gap avec environ 2min30 d'avance. Nous larguons Curtis de l'échappée initiale dans les préliminaire de la montée. Lorsque nous attaquons les derniers cinq kilomètres à 15%, Carthy attaque. King accroche puis lâche. Moi je suis un peu crevé et je sais qu'il reste longtemps à grimper, donc je prend mon rythme et je lâche O'Donnell, un autre HT de l'échappée initiale. Je prend la 3e position et je passe de la 25e à la 4e position au classement général, à 10 secondes du podium. Je suis d'autant plus satisfait, car j'ai été le seul coureur de l'échappée initiale à résister au retour de la chasse. Le lendemain, il y avait un critérium à Burlington. Il y avait 31 secondes de boni à aller chercher, suffisamment pour que je puisse monter sur le podium au général. Mais la course de la veille avait creusée. J'étais complètement vidé et je bataillais pour ma survie. Je resterai donc 4e au général, derrière tout de même des coureurs de grande classe. Le Québec a fait belle figure au Vermont avec Ben Chartrand, vainqueur de la 2e étape et porteur du maillot vert pour deux étapes, ainsi qu'Olivier Miclette qui aurait dû se trouver dans le top 5 au général avec moi, si ça n'avait pas été d'une ridicule pénalité de 2 minutes. Bref, vraiment un super weekend pour clore la saison.

En conclusion, je crois vraiment avoir franchi un cap cette année dans ma meilleure saison cycliste et l'une des plus amusantes que j'ai courue. Aucun obstacle n'est venu déranger ma préparation à aucun moment dans la saison et j'en suis extrêmement satisfait.

Prochain article bientôt, afin d'exposer mes plans pour l'année prochaine, ainsi que les remerciements à ceux qui ont rendu cette saison possible.

N.B.: Fautes d’orthographe évidentes, je m'en excuse, j'étais fatigué.

Thursday, June 14, 2012

GP de Charlevoix

Reconnu par certains comme la course la plus dure au Canada, le GP de Charlevoix se déroulait durant la fin de semaine du 2-3 juin. Un contre-la-montre le samedi matin, suivi d'un critérium urbain en soirée, puis une course sur route des plus exigeantes le dimanche.

Au chrono, j'avais un bon lapin et un autre en arrière. Olivier Hokmi, en arrière, avait terminé dans la même seconde que moi à Granby, mais je savais qu'il était plus rapide que moi au contre-la-montre. S'il me passait, je devais le garder en vue le plus longtemps possible. Sinon, il s'agissait d'un parcours de 15km tout en explosion. Après 4km, je rattrape mon lapin de devant. Après 6km, je me fais reprendre par Hokmi, mais je le garde en vue jusqu'à la fin pour finir exactement 30 secondes en arrière de lui. Ce temps me place en 9e position. Un chrono normal, j'étais à ma place, autour des mêmes gars qu'à Granby. J'accuse un retard de 1min 17 après le chrono.

Le dur critérium de Baie St-Paul est comparable à un critérium de minimes. Ça part sul' gun. Un coureur pris en arrière sur la ligne de départ a peu de chances d'accrocher. La grande question était de savoir qui prendrait la course en charge dès le début. La réponse était: nous. Ayant 3 gars dans les 10 premiers au général, nous allions presque tous être appelé sur la première ligne. On se réchauffe beaucoup et intensément sous le regard incrédule des autres coureurs qui profite du beau temps et de l'ambiance. Nous arrivons à la dernière minute sur la ligne. Finalement, pas d'appel et c'est sans appel. On est mal placé, mais on réussit à profiter de la fenêtre d'un tour pour se replacer. On met la hache avec l'aide de IAMGOLD. Pendant les 10 premiers tours, ça roule en file indienne et ça saut à l'arrière. Pas moyen d'attaquer ou de remonter. On relâche un peu jusqu'à 15 tours et tout devient désorganiser. On essaie de reprendre le contrôle du peloton avec plus ou moins de succès. Avec 4 tours à faire, je tente ma chance et j'attaque avec Hendrik dans la roue. On creuse un bon trou...l'attaque la plus dangereuse de la course. On a une bonne cohésion, on roule bien, mais on se retourne trop et on se fait reprendre avec 1 tour à faire par l'équipe Devinci qui amène. Aucun résultat dans cette course, mais l'honneur d'avoir été ceux qui ont travaillé le plus fort et qui ont durci la course.

La course sur route de Charlevoix est redoutable, redoutée. Cette année, le parcours était allongé à 122km dans les innombrables bosses de la région de Charlevoix, moins la côte de Ste-Irénée, plus la côte du Casino. Mais surtout, plus 8 degrés avec une pluie diluvienne. Mon room-mate Marco me réveille en criant: «Sacrament! Ça drache!!!» J'ai vite compris que c'était pas beau dehors. On se prépare. Je m'habille bien et je met beaucoup de couches pour au moins garder le corps au sec. On sort dehors et au fond ce n'est pas si mal. Une fois mouillé, tu peux pas être plus mouillé! La course part avec un long contrôlé. Je ne veux pas rouler dans les roues...c'est fatiguant recevoir de l'eau dans le visage tout le temps. Yohan s'échappe après 20 km en solo. Nous entamons la chasse peu après. Je suis à l'avant et je roule pour finalement me retourner après le ravito et remarquer que nous ne sommes plus que 8 juniors + 2 seniors 3. Dans le groupe, Oli Brisebois, Marc-Antoine Soucy et moi-même travaillons très fort pour ramener. Certains dans le groupe n'assument tout simplement pas leurs fonctions dans le groupe et semble préconiser la stratégie «s'économier-pour-finir-bon-2e-derrière-un-coureur-parti-après-20 bornes». Ce n'est tout simplement pas ma philosophie. J'aime mieux me vider les tripes sur la route et finir dernier du groupe, mais au moins avoir le sentiment du devoir accompli. Heureusement que Soucy et Brisebois partageaient cette vision. Plus la course avance, plus on perd des joueurs. À un moment, Brisebois et moi avons essayé de s'échapper, en vain. Je me fais décrocher dans la côte du casino. J'ai complètement cassé. J'avais mangé beaucoup, mais juste pas assez pour les conditions. Dans le Casino s'était laborieux. En haut, je mange beaucoup, je me réhydrate. L'énergie revient tranquillement et Pat remonte la caravane pour venir à ma hauteur. J'avais vraiment ralenti l'allure, mais je trouve le courage de me lever, d'en mettre une de plus et de commencer la chasse vers le premier groupe qui avait repris Yohan. J'étais maintenant 5e sur la route. Les jambes piquaient fort, mais j'essayais d'ignorer la douleur. Je temporise dans les montées puis je bascule dans les descentes puis sur le plat. À 5km de l'arrivée, je vois l'auto du DS de Rocky. Je sais que l'échappée est tout prêt. Ça me motive à rouler encore plus fort. Finalement je reviens avec 1,5 km à faire. J'avais plus de vitesse que l'échappée et j'aurais donc dû attaquer, mais j'ai freiné pour me reposer et attendre la dernière ascension de 500m vers l'arrivée, car je suis capable d'une bonne explosion dans les derniers mètres durs. Mais la course avait fait ses dommages. Quand ça part, je me lève, j'essaye, mais les crampes embarquent. Pas capable de prendre part au final. Je termine avec un retard de 18 secondes sur le vainqueur, Olivier Brisebois.

Au classement général, je passe de la 9e à la 3e position. J'aurais aimé pouvoir disputer le final, mais bon au moins j'ai fait ce que j'avais à faire et j'ai vraiment tout vidé sur la route. Tout cela me satisfait. De plus, je le vois également comme une bonne préparation pour les montagneux Championnats canadiens.

Le post-Charlevoix fut dur. Dans la semaine suivante, j'ai boosté mes entraînements et je n'ai vraiment pas bien récupéré. Ça a paru à Pont-Rouge où je m'en sors avec un sprint insignifiant dans la garnotte, et St-Raymond où je n'aurais simplement pas dû prendre le départ. Vraiment claqué. J'ai pris du repos en début de semaine et je suis maintenant de retour à l'entraînement, pour un dernier droit vers les Canadiens puis mon départ pour la France.

Monday, May 28, 2012

GP Matapédia avec panache

En fin de semaine se déroulait le GP Matapédia. Il s'agissait de la course la plus éloignée où nous aurions à courser cette année. Nous sommes donc partis vendredi matin, Pat et tous les gars de l'équipe, en compagnie du sympathique David Zabriskie qui nous guidait sur le Garmin dans l'auto, vers Amqui.

Nous sommes arrivés en après-midi et avons immédiatement embarqué sur nos vélos, question de tourner les jambes après environ 8h d'auto. Nous sommes donc allés rouler sur le circuit routier du lendemain, une boucle de 7,3 km où le vent allait être notre pire ennemi. En analysant bien le finish, deux choses sont à retenir: ne pas mettre trop gros au sprint, et surtout, ne pas sortir trop tôt, car en haut du petit buton précédant l'arrivée, la ligne semblait proche, mais il restait quand même 300m et les derniers 100m montaient.

Le lendemain, je saute dans une attaque et nous creusons un bon trou, mais je suis repris. La contre-attaque formera la bonne échappée. Durant les 5 derniers tours, je ne prend pas de relais, car Lambert se trouvait à l'avant et il était le plus rapide au sprint des 4 coureurs. À un tour de la fin, l'échappée n'est plus qu'à 20 secondes en avant. Je me rapproche du devant du peloton au cas où l'échappée serait reprise et que je doive sprinter. Devinci et Atrium chasse fort malgré le fait que chacune de ces deux équipes avait un coureur à l'avant. Finalement l'échappée se rend, Lambert prend la 4e place. À 300m de la ligne je me retrouve à l'avant et je m'emballe. Je fais tout ce qu'il ne fallait pas faire...sprint à 300m, tout à droite. Au final je me fais complètement bouffer pour finir 9e. Goût amer, mais il reste tout de même une étape, et pas n'importe laquelle.

Après le circuit routier, nous avons attrapé un lunch et nous sommes partis sur la route de la course du lendemain. Premiers 35km plats. Rien à signaler. Virage à gauche et la route commence à faire des montagnes russes, pour finalement se transformer en long ruban abrupte à perte de vue. Après cette longue série de longues montées, longue descente, 30 km de plat et c'est reparti dans les bosses jusqu'à 3 km de l'arrivée où la route descendait.

Dimanche matin, la course est lancée à 9h et 10 degrés. Nous sommes positionnés et ça ne roule sérieusement pas. Après environ 10 km, Marco prend la poudre d'escampette avec Shawn Turcotte (Rocky) et David Fugère (Atrium). Ces derniers sprintent au sprint intermédiaire. Marco garde le rythme et part en solitaire pendant que Shawn revient dans le peloton, alors que David, se rendant compte du jeu de Marco, se lance à sa poursuite. Il ne reviendra cependant pas sur Marco. Le fait d'avoir un coéquipier en échappée enlevait la responsabilité de l'équipe de rouler. Le peloton a commencé à réagir (un peu) lorsque Marco a atteint le cap des 5 minutes. Nous entamons donc les bosses bien à l'avant, prêt à suivre les coups. Yohan met la hache dans les passages les plus accentués. Je répond bien aux premiers coups, mais je finis par éclater. Je tente de m'accrocher au groupe, mais je suis distancé d'au moins 30 secondes avec plusieurs ascensions restantes avant la longue descente. J'appuie vraiment fort dans ces montées et je m'assure surtout de basculer fort. Je réussi à recoller dans le début de la descente et je prend un gel immédiatement. Je me laisse récupérer à l'arrière du peloton réduit par la difficulté des montées, avant de commencer à participer à la chasse de Yohan et de Oli Hokmi et David Drouin qui avaient sautés avec lui. Deux Espoirs attaquent. Je bridge avec Lambert dans la roue. Nous sommes donc deux Espoirs et deux Spidertech en chasse, ce qui facilite la cohésion du groupe. Nous attaquons la deuxième section de montée à quatre, mais nous sommes rejoint par 4 coureurs. À un moment, nous voyons l'échappée en avant, mais Yohan aussi nous avait vu. Il a donc attaqué, et décroché les autres. Nous avons repris les deux Atrium, mais Yohan restait hors de portée. À 5km de la fin, il semblait évident que nous nous reviendrions pas dessus étant donnée que la fatigue commençait à nuire à la cohésion de notre groupe. Je commence donc à penser au sprint et à me méfier d'une attaque tardive. Les 3 derniers kilomètres sont descendants jusqu'à l'arrivée. À 1km de la ligne je me retrouve devant. Je laisse passer 2 coureurs pour ne pas avoir à lancer de trop loin. Miclette roule fort, probablement pour lancer Elliott. Je suis le premier à partir le sprint à 150m de la ligne. J'ai attendu à la dernière minute pour ne pas me faire prendre comme la veille. De plus, les 100 derniers mètres étaient pentus. À 50m, je mène toujours le sprint, mais je coince un peu et Elliott m'ajuste avec 25 m à faire. Je prend la 3e place, en me disant qu'avec une dent de moins, je l'aurais eu...comme la veille. Lambert rentre en 5e. Je reçois les félicitations affectives d'Hendrik, mon partner d'entraînement, qui entre en 4e position.

Je me rend compte que j'ai oublié de parler de Marco. Eh bien, Marco le pistard, qui ne sait pas grimper et qui avait mal au dos, a tout de même passé la journée dans les bosses à l'avant. 70km en solitaire. Une vraie démonstration de force qui démontre bien que les courses de vélo ne s'écrivent pas sur les feuilles de résultats, mais sur les routes, à la pédale, au panache. Je crois sincèrement qu'il s'agit de l'un des moments forts de la fin de semaine.

Pour ma part, je suis satisfait de la course que j'ai réalisé. Malgré une défaillance dans les premières montées je suis allé puiser au fond pour revenir et contre-attaquer plus tard. À l'avenir, cependant, il faudra que je sois capable de m'accrocher dans les premiers coups et que je sois moins diesel dans les montées. Basso n'est pas mon idole de jeunesse pour rien. Je devrai être capable de relancer debout même dans les pourcentages très accentués. En analysant ma course plus tard, je me rend compte que j'aurais eu les jambes pour attaquer le groupe de chasse, chose que je n'ai pas faite, et qui aurait pu marcher. Je devrai moins me fier à mon sprint de groupe et un peu plus faire confiance à mon instinct de baroudeur.

Bref, ce fut une superbe fin de semaine en général pour l'équipe, où tous les membres ont contribué au succès de l'équipe avec brio. La première victoire se fait toujours attendre, mais tant que les ingrédients sont là, le temps fera le reste. J'aurai la chance de retester ma forme à Charlevoix la semaine prochaine!

Trève de montagne

Durant la fin de semaine du 19-20 mai, nous avons décidé de nous diriger vers Lac-Mégantic au lieu de prendre part au rapide GP de Gatineau. En effet, le but était d'aller reconnaître les parcours des championnats canadiens qui auront lieu dans exactement 1 mois.

Nous avons d'abord roulé le parcours du TT relax en arrivant le samedi après-midi. Il s'agit d'un parcours qui n'est jamais tout à fait plat. Il faudra bien gérer les longs faux-plats montants et trouver l'option la plus rapide dans les descendants. Ce sera d'autant plus difficile étant donné que ce sera un contre-la-montre de 30km, la distance la plus longue permise pour des championnats juniors.

Dimanche matin, nous nous sommes rendus à la boucle que nous ferrons 3 fois sur le circuit routier. La boucle comprend le Morne, une bosse assez accentuée qui sera probablement la clé de ces championnats. La course ne se gagnera pas là, mais il sera facile de la perdre. Nous avons donc fait une fois la boucle en reconnaissance. En après-midi, nous avons fait une simulation de course sur l'aller vers la boucle. Après peu de temps, je me détache avec Lambert et j'attaque plusieurs fois à l'approche de l'arrivée. Rien n'y fait, il me surprend et me bat avec son arme fatale, le sprint. Rendu au circuit, nous étions supposés faire 4 montées du Morne à bloc, mais nous coupons l'entraînement à 2 montées en raison de la chaleur étouffante et de la fatigue accumulée dans la simulation de course. J'ai bien grimpé le Morne, mais pour être dans le coup aux championnats, je devrai acquérir une petite coche de plus qui me permettra non pas seulement de grimper vite, mais d'être capable de donner des coups. Sur le chemin du retour, nous étions supposé revenir en auto, mais nous décidons de rentrer en vélo pour faire un cool-down. Il fait beau et chaud, et je décide donc de simuler une échappée sur le chemin du retour. J'ai bouffé les bosses des 35 derniers kilomètres à bloc pour bien me vider. Je rentre complètement épuisé, mais satisfait de l'effort.

J'ai cependant payé le prix de mon effort le lundi matin. Nous avons fait une simulation du chrono de 30 km, afin de prendre le pouls d'un si long contre-la-montre. Après un aller (7,5 km) je souffre le martyr...au fessier. Je ne m'étais pas étiré après l'entraînement de la veille et j'avais de la difficulté à rester dans les barres tellement j'avais mal aux fesses. Je relâche donc l'effort après 15km, mais termine tout de même la distance en appuyant dans les faux-plats plus difficiles pour simuler du mieux possible la vitesse de course du championnat.

C'était la première fois que j'allais vraiment repérer un circuit de course avant une course importante et je crois que ce serait très bénéfique pour les championnats. Finalement, quel est le rapport avec le titre? En fait, après avoir passé 3 jours dans les bosses de Mégantic, nous sommes venus à la conclusion que dans la vie, il y a deux types de personnes: les chèvres de montagne et les trèves de montagne.

Monday, May 14, 2012

Début de saison / Crit CUCC

Mon début de saison québécois s'est plus ou moins déroulé comme prévu. Au GP de Ste-Martine, je suis entrain de créer l'échappée principale de la course quand je suis contraint à l'abandon en raison d'une douleur en arrière du genou. J'étais assez préoccupé par cette douleur puisque je la tolérais depuis déjà un mois en me disant toujours: «C'est pas grave, ça va passer!». Je suis donc rentré chez le physio le lendemain. Finalement, j'avais une tendinite au bas des ischios. Je n'ai presque pas roulé de la semaine, mais j'ai tout de même décidé de faire le CLM de Granby. Je n'ai ressenti aucune douleur, sauf bien sûr la souffrance d'un CLM, mais j'étais un peu à court de jus étant donné mon peu d'entraînement dans la semaine précédente. Je termine tout de même dans une très respectable 10e place en me disant que ça ne peut que mieux aller puisque j'avais de bonnes sensations tout de même. Je n'ai pas couru à Brossard pour ne pas aggraver ma blessure.

Étant donné que je me sentais mieux cette semaine, j'ai couru le critérium universitaire CUCC. Après un début de course rapide où nous avons été très agressif, une échappée composée de Hendrik et Oli Brisebois (Rocky) réussit à décoller. Lambert et moi travaillons fort à l'avant pour ramener sans trop d'aide étant donné que nos rivaux avaient un gars dans l'échappée. On essaie de ramener et d'attaquer, mais rien n'y fait. À 5 tours de la fin, il était évident que ça ne reviendrait pas donc on se met en position de sprinter pour la 3e place. Marco prend les commandes de la course avec 1 tour à faire avec respectivement moi et Lambert dans la roue. À 700m, je prend le contrôle vent de face, tourne le dernier virage et part un sprint graduel pour lancer Lambert, qui sort de ma roue pour gagner le sprint et la 3e place. Je prend une insignifiante 16e place étant donné que le plus important c'est le nom sur le maillot, et celui-ci a pris la 3e place. Au final, nous n'avons concédé que 13 secondes à l'échappée.

Je suis tout de même satisfait de la façon dont nous avons couru cette course. Nous avions une bonne chimie et nous communiquions beaucoup dans le peloton, mais au final la supériorité numérique l'a emporté. Je crois que ce n'est que partie remise et qu'il ne nous manque pas grand chose pour aller chercher la petit coche de plus qui nous mènera à la première victoire de la saison. De mon côté, mon changement de positionnement fut bénéfique puisque je n'ai ressenti aucune douleur aux tendons pour une 2e course consécutive. De plus, je n'ai pas trop perdu de forme puisque j'ai été en mesure de prendre des gros relais, de bonnes relances et des attaques pas trop mal non plus. Je crois que l'on peut conclure qu'il s'agissait d'une bonne coursette d'entraînement pour l'équipe.

La fin de semaine prochaine nous serons au Lac-Mégantic pour repérer les parcours des Championnats canadiens. Ensuite, ce sera Amqui puis Charlevoix.

A+

Saturday, April 28, 2012

Hiver/Battenkill/Nouvelles

Longtemps depuis mon dernier post. Un hiver de temps. Un hiver qui a été très formateur pour moi. Un hiver où j'ai dû apprendre pour la première fois à concilier école, vélo et boulot. Pas toujours facile. Comme a dit Charly Vivès dans un article pour Veloptimum: « C'est pas facile, mais ça se fait. » N'ayant pas pris l'option sport-études, mes sessions étaient assez chargées et je sautais souvent par dessus mes entraînements. Un peu paniqué de la situation, une rencontre avec mon entraîneur à la fin février à tout remis en place.

Le départ pour le premier camp printanier en Arizona suivit. Un deux semaines bien intensif de longue distance dans les vallons de Tucson. Les jambes tournaient bien, la température était exceptionnelle...que demander de plus? Le camp s'est terminé avec la traditionnelle montée du Mt. Lemmon, col long de 45km à 5%. Coup de fringale, coup de pompe, pas les jambes, flat de jambes...appelez ça comme vous voulez, je fais 10 minutes plus lent que l'an dernier. Mais bon, pas de qui s'énerver parce que comme disait la grand-mère de Régis Allais, encadreur du camp et propriétaire de l'équipe française ACMEA: « Qui démarre comme un lion, ratterit comme un con! » Sages paroles, sages paroles. Je suis content de mon camp où je termine avec 1200km au compteur en 12 jours. Content des effets physiques, mais également mentaux. Le camp m'a permis de retrouver le plaisir de juste rouler. Rouler pour le plaisir. Embarquer sur le vélo et enjoy the ride. J'avais un peu perdu ce plaisir à la fin d'une mauvaise saison l'an dernier et d'un hiver de Computrainer saccadé. Merci à Pierre Hutsebaut, Gérard Louis Robert, Régis Allais et Jacky Hardy pour ce beau camp. Je suis maintenant revenu extrêmement focus sur la saison 2012 qui s'est amorcée le 14 avril à Cambridge au Tour of the Battenkill.

Nous sommes arrivés à Battenkill dans l'après-midi. Une température plus que clémente nous attendait en ce milieu d'avril. Gros soleil, thermomètre frôlant les 20 degrés. Nous avons reçu nos nouveaux uniformes d'équipe. Le modèle coureur-pro-qui-aime-ça-avoir-ça-prêt-du-corps. Nos maillots sont littéralement comme des skin suit et les cuissards assez ajustés. Mais bon, on chialera pas, on voulait ça de même. En plus, le design est vraiment beau. Petite ride de reconnaissance du finish et roulage de dirt sections afin de reprendre les feelings. Ensuite, hôtel, spag bolognaise, étirements/massage, étude du parcours et dodo!

Nous étions 4 sur la ligne de départ. Lambert G., Antoine M., Brandon E., et moi-même. Nous avions établi la stratégie le matin à la table du déjeuner. Nous savions que Brandon avait de très bonnes chances de l'emporter puisque ce type de parcours lui convient bien. Ensuite, si il y avait une arrivée en petit groupe, nous pouvions aussi lancer Lambert. Malgré notre petit nombre, nous avions plus d'une carte dans notre jeu. La course part. Je tente quelques attaques pour faire le early break. Sans succès. Je reste donc dans les avant-postes du peloton avec Brandon. Jamais plus loin que 10. Mon expérience de l'an dernier m'a permis de cibler les prétendants à la victoire. J'ai noté Ben Perry de Hamilton, les 2 gars de Specialized, Nate Morse de Hot Tubes et évidemment Brandon avec qui je travaillais. Je suis à l'avant dans toutes les montées donc je ne joue pas à l'élastique à l'arrière. Autre chose que j'ai apprise l'an dernier. L'an dernier, la course s'était joué dans le passage de Carney Cassidy et de Cambridge Battenville qui sont deux sections de terre avec un relief très accentué. Je le savais, Ben le savait, Brandon le savait. Bref, tous ceux qui voulaient avoir un impact le savaient et étaient à l'avant. Au pied, train d'enfer. Brandon attaque avec Ben dans la roue. Je veux bridger, mais pas ramener le peloton. Je calme mes ardeurs et contrôle l'avant du peloton. Ben lâche et revient. Brandon creuse le trou, mais se fait vite reprendre. Il me dit qu'il a un flat. Il se laisse glisser à l'arrière. C'est très dur de revenir après un flat à Battenkil, car le support mécanique laisse à désirer. Je ne le compte plus vraiment dans les plans. Je contre-attaque immédiatement avec Ben dans la roue. On est repris. J'en remet une couche sur le 52 avec Nate dans ma roue. On creuse, mais on est repris en haut de la bosse sur une contre-attaque d'un gars de Specialized. Le peloton est toujours groupé. Ça n'avait pas roulé assez en début de course pour faire une différence dans ces passages. Nous cruisons donc jusqu'au passage de Cheese Factory. Juste avant le passage j'attaque et rentre vite dedans. Ben vient me rejoindre. On roulait vite et à bloc et je tape une grosse roche. Nous sommes repris et je constate que j'ai un flat, à 35km de l'arrivée juste comme la course s'emballait. Après quelques jurons bien placés, j'arrête sur le bord de la route et j'attend le dépannage. Il arrive 3 minutes plus tard. Ma patte de dérailleur était croche donc la roue ne sortait pas. Dépannage d'environ 10 minutes au total. Course terminée. Je rentre pénard. Au final, Brandon a réussi à remonter dans le peloton après son flat et termine 10e. Très fort. Il aurait eu les jambes pour la gagne. Lambert course une bonne course clean et termine en 19e. Ben Perry l'emporte.

Je suis déçu de mon flat, car j'étais vraiment dans le coup et j'aurais aimé me tester dans les derniers 35 km où la course s'est vraiment durcie et où il restait plusieurs difficultés. Ce n'est que partie remise. Next stop, Ste-Martine.

Cet été j'étais supposé partir 3 semaines en France chez ma Grand-mère après l'Abitibi. Je me suis dit que tant qu'à être en France pourquoi ne pas en profiter pour courser. J'ai discuté avec Régis Allais en Arizona et il m'a mis en contact avec l'équipe GSC Blagnac, à Toulouse, près de chez ma GM. Après discussions et mûres réflexions, je joindrai les rangs de cette équipe du 3 juillet au 16 août. Je partirai donc pour la France tout de suite après les Championnats canadiens. C'est une expérience que j'ai très hâte de vivre étant donné que rouler en Europe est un peu le rêve de tous les cyclistes nord-américains. J'irai tester mon niveau sur des courses européennes pour explorer d'autres types de courses. Tout cela me donne une motivation supplémentaire pour travailler dur jusqu'à mon départ. Ce sera non seulement une expérience de vélo, mais également une expérience de vie.

Les deux prochaines semaines seront consacrées à ma fin de session à l'école, après quoi je me mettrai au vélo à temps plein!

A+