Plus on pédale moins vite, moins on avance plus vite!

Friday, August 19, 2011

Depuis les Canadiens

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis la publication de mon dernier article et beaucoup de choses se sont passées! En commençant par les Championnats canadiens à Burlington.

Je suis arrivé à Burlington hyper motivé, car c'était ma première vraie course depuis mon accident. Le contre-la-montre a été un peu une claque en pleine face. Je gère bien mon effort, mais je ne peux faire mieux que 48e. Au critérium, je comptais faire une course plutôt passive pour ne pas trop me tuer pour la route, mais surtout pour éviter les chutes sur un circuit assez sketchy. Comme de fait, dès le premier virage, et puis dans le deuxième, surviennent deux gros carambolages! Je reste bien callé dans les roues durant toute la course (assez rapide) et rentre avec le peloton en 23e place. J'ai un peu le moral à terre après ces deux courses. Durant la journée de repos avant la course sur route, nous allons repérer le circuit de la route. C'était un circuit assez côteux. Plusieurs pitchs accentués et faux-plats venteux avec une longue montée roulante, suivie d'une longue descente de 4km. Tout ça pour un total de 11,6 km au tour. Nous en avions 10 à faire. Durant la reconnaissance, je fait un tour à bloc avec Joakim pour avoir un aperçu de la vitesse de course. Le jour de la course, je suis super focus, je mange bien, je suis dans mon horaire, bref tout va bien et est sans embûches. Une seule chose m'ennuie...la température. Il fait super chaud et pas un nuage dans le ciel. Je préfère de loin le 15-20 du mois de mars à Hyères (ancien lieu de camp d'entraînement). Une citation de Romain Feillu dans le Procycling juillet 2011 décrit bien ma situation dans des conditions trop chaudes: "I'm only okay up to 25-26. Beyond that, I feel as if my heart beats very strongly and my brain is too big. I'm even nauseous(...)" Peu importe la température, il faut faire avec. La course part donc et on passe les pitchs très vite et dans la longue montée, je me sens bien, je flotte. À chaque montée ça décroche et moi je me sens super bien. Après 4 tours, Lupien et Hokmi attaquent au bas de la montée et je tente de faire la jonction dans la bosse pour forcer le peloton à faire monter le rythme et faire sortir par derrière. Je réussi à prendre environ 15 secondes sur le peloton, pas plus. En haut de la montée, il y avait toujours de faux-plat vent de face qui cassait les jambes. Lupien est déjà brûlé de la montée et le peloton avait accéléré donc nous sommes repris en haut. Ça a tout de même fait une bonne coupure. Durant le reste de la course je me met en avant dans la montée pour être dans les bons coups et pour mettre mon rythme au besoin. À 9 tours, j'attaques dans un pitch, mais malgré une bonne accélération, ça revient dans la descente. Dans le dernier tour, je suis dans la roue de Ben Perry en avant du peloton dans la montée. Au sommet, il se lève debout et met une mine. Je saute immédiatement, mais les jambes lâchent. Ben a vraiment mis une grosse mine. Et Brendan Etzl de Planet Energy qui en remet. Je suis presque lâché du peloton maintenant diminué à 20 coureurs, mais je réussi tout de même à m'accrocher. Nous sommes tous groupé dans la dernière descente. Dans la descente, je reprends des forces pour l'arrivée qui se jouera au sprint en petit comité. Nous reprenons David Onsow à 4 km de l'arrivée, lui qui avait passé une superbe journée seul à l'avant. À 2km de la ligne, mon coéquipier Émile Jean met une mine. Pendant ce temps, j'essaie de me placer dans une approche de sprint difficile. Ça descend et ça tourne beaucoup avant de remonter vers la bosse finale. Je prend la roue de Etzl qui remonte à l'avant. Dans les 10 premiers et au pied de la côte, il saute sa chaîne, je sors et je pars mon sprint. Son saut de chaîne a coupé le peloton en deux ce qui me laisse un énorme trou, donc je peux choisir ma ligne. La bosse allait en "S" alors je décide de couper les deux courbes et de coller la barrière. Je vois que je dépasse pas mal de monde, alors j'en remet une couche j'aperçois Émile, toujours à l'avant de quelques vélos. Je me dis:"Awaille let's go c'est le moment, y est juste là." Émile commence sa célébration ce qui force Elliott à se déporter vers les clotûres et il n'y avait plus de place pour moi pour remonter. J'ai vraiment fait un sprint d'enfer. Elliott et moi avons pris quasiment 2 vélos sur le peloton.Le sprint en montée est une de mes forces et je suis content d'avoir pu conclure avec une 3e place. La température ne m'a pas dérangé du tout parce que je me suis bien ravitaillé à chaque tour durant toute la course.

Les podiums étaient assez uniques étant donné que nous étions trois québécois sur le podium, mais surtout trois amis. Et deux coéquipiers, dont un en première place! Ma troisième place n'a rien changé dans ma façon de m'entraîner ou dans mon attitude, elle m'a seulement donné un plus de motivation. Motivation que j'avais un peu perdu depuis mon accident. Tout cela couronnait bien une super belle semaine avec l'équipe. Elle m'a également valu une place sur l'équipe du Québec pour le Tour de l'Abitibi.


Au Tour de l'Abitibi, j'ai donc couru pour l'équipe du Québec. J'allais là pour travailler pour l'équipe et pour prendre de l'expérience, car il n'y a rien vraiment pour moi en Abitibi. Pour bien faire au GC, il faut être fort en TT et pour viser des étapes, il faut être fort au sprint. Deux faiblesses bien à moi. J'étais bien durant les premières étapes, car j'aimais le circuit finale...peu de virages et une bonne bosse. À la première étape, j'ai remonté Félix Bouvette pour le sprint. Il rentrera 11e et 3e du peloton. À la deuxième, j'ai amené Charles Matte pour le sprint intermédiaire, qu'il a ensuite gagné. Le TT était pour la 3e étape et j'ai fait un autre chrono correct. La même journée que le TT nous avions une course sur route de 60km. J'étais bien placé pour le final comme toute l'équipe, mais le dernier kilomètre était composé de 3 virages, un giratoire et tout cela en descente avec l'asphalte mouillée. L'inévitable c'est produit et un Thaïlandais a chuté dans une courbe neutralisant toutes nos chances. La 5e étape était vraiment dure et terminait sur un circuit urbain que je détestais en raison des nombreux virages et des relances. Il faisait super chaud et l'étape avait été rapide. Sur le fil d'arrivée, un Japonais décide de faire le kamikaze et me rentre dedans. Je suis projeté à terre et pas content. Je me demandais quel imbécile fait planter d'autres coureurs pour la 50e place d'une course par étapes. Les deux dernières étapes sont sans histoires pour moi, mais disons que je suis bien content que la course soit à Rouyn l'an prochain pour ne pas avoir le même foutu circuit urbain rempli de relances. En conclusion, je suis fier de mon tour, car j'ai pu aider l'équipe dès que j'en ai été capable et j'ai encore une fois appris beaucoup. De plus, nous avions des résultats encourageants avec Elliott qui a fait plusieurs top 10 et deux top 5, ainsi que Charles "Les gros jambons" Matte qui a également eu plusieurs top 10 chez lui! J'ai vraiment passé une belle semaine.

Sinon, l'école a recommencé aujourd'hui. Je suis allé chercher mon horaire, prendre ma photo et visiter l'école. En fin de semaine, TTT des champ. québécois et GP St-Basile. Ensuite Québécois la semaine prochaine, puis GMSR!