Plus on pédale moins vite, moins on avance plus vite!

Saturday, April 28, 2012

Hiver/Battenkill/Nouvelles

Longtemps depuis mon dernier post. Un hiver de temps. Un hiver qui a été très formateur pour moi. Un hiver où j'ai dû apprendre pour la première fois à concilier école, vélo et boulot. Pas toujours facile. Comme a dit Charly Vivès dans un article pour Veloptimum: « C'est pas facile, mais ça se fait. » N'ayant pas pris l'option sport-études, mes sessions étaient assez chargées et je sautais souvent par dessus mes entraînements. Un peu paniqué de la situation, une rencontre avec mon entraîneur à la fin février à tout remis en place.

Le départ pour le premier camp printanier en Arizona suivit. Un deux semaines bien intensif de longue distance dans les vallons de Tucson. Les jambes tournaient bien, la température était exceptionnelle...que demander de plus? Le camp s'est terminé avec la traditionnelle montée du Mt. Lemmon, col long de 45km à 5%. Coup de fringale, coup de pompe, pas les jambes, flat de jambes...appelez ça comme vous voulez, je fais 10 minutes plus lent que l'an dernier. Mais bon, pas de qui s'énerver parce que comme disait la grand-mère de Régis Allais, encadreur du camp et propriétaire de l'équipe française ACMEA: « Qui démarre comme un lion, ratterit comme un con! » Sages paroles, sages paroles. Je suis content de mon camp où je termine avec 1200km au compteur en 12 jours. Content des effets physiques, mais également mentaux. Le camp m'a permis de retrouver le plaisir de juste rouler. Rouler pour le plaisir. Embarquer sur le vélo et enjoy the ride. J'avais un peu perdu ce plaisir à la fin d'une mauvaise saison l'an dernier et d'un hiver de Computrainer saccadé. Merci à Pierre Hutsebaut, Gérard Louis Robert, Régis Allais et Jacky Hardy pour ce beau camp. Je suis maintenant revenu extrêmement focus sur la saison 2012 qui s'est amorcée le 14 avril à Cambridge au Tour of the Battenkill.

Nous sommes arrivés à Battenkill dans l'après-midi. Une température plus que clémente nous attendait en ce milieu d'avril. Gros soleil, thermomètre frôlant les 20 degrés. Nous avons reçu nos nouveaux uniformes d'équipe. Le modèle coureur-pro-qui-aime-ça-avoir-ça-prêt-du-corps. Nos maillots sont littéralement comme des skin suit et les cuissards assez ajustés. Mais bon, on chialera pas, on voulait ça de même. En plus, le design est vraiment beau. Petite ride de reconnaissance du finish et roulage de dirt sections afin de reprendre les feelings. Ensuite, hôtel, spag bolognaise, étirements/massage, étude du parcours et dodo!

Nous étions 4 sur la ligne de départ. Lambert G., Antoine M., Brandon E., et moi-même. Nous avions établi la stratégie le matin à la table du déjeuner. Nous savions que Brandon avait de très bonnes chances de l'emporter puisque ce type de parcours lui convient bien. Ensuite, si il y avait une arrivée en petit groupe, nous pouvions aussi lancer Lambert. Malgré notre petit nombre, nous avions plus d'une carte dans notre jeu. La course part. Je tente quelques attaques pour faire le early break. Sans succès. Je reste donc dans les avant-postes du peloton avec Brandon. Jamais plus loin que 10. Mon expérience de l'an dernier m'a permis de cibler les prétendants à la victoire. J'ai noté Ben Perry de Hamilton, les 2 gars de Specialized, Nate Morse de Hot Tubes et évidemment Brandon avec qui je travaillais. Je suis à l'avant dans toutes les montées donc je ne joue pas à l'élastique à l'arrière. Autre chose que j'ai apprise l'an dernier. L'an dernier, la course s'était joué dans le passage de Carney Cassidy et de Cambridge Battenville qui sont deux sections de terre avec un relief très accentué. Je le savais, Ben le savait, Brandon le savait. Bref, tous ceux qui voulaient avoir un impact le savaient et étaient à l'avant. Au pied, train d'enfer. Brandon attaque avec Ben dans la roue. Je veux bridger, mais pas ramener le peloton. Je calme mes ardeurs et contrôle l'avant du peloton. Ben lâche et revient. Brandon creuse le trou, mais se fait vite reprendre. Il me dit qu'il a un flat. Il se laisse glisser à l'arrière. C'est très dur de revenir après un flat à Battenkil, car le support mécanique laisse à désirer. Je ne le compte plus vraiment dans les plans. Je contre-attaque immédiatement avec Ben dans la roue. On est repris. J'en remet une couche sur le 52 avec Nate dans ma roue. On creuse, mais on est repris en haut de la bosse sur une contre-attaque d'un gars de Specialized. Le peloton est toujours groupé. Ça n'avait pas roulé assez en début de course pour faire une différence dans ces passages. Nous cruisons donc jusqu'au passage de Cheese Factory. Juste avant le passage j'attaque et rentre vite dedans. Ben vient me rejoindre. On roulait vite et à bloc et je tape une grosse roche. Nous sommes repris et je constate que j'ai un flat, à 35km de l'arrivée juste comme la course s'emballait. Après quelques jurons bien placés, j'arrête sur le bord de la route et j'attend le dépannage. Il arrive 3 minutes plus tard. Ma patte de dérailleur était croche donc la roue ne sortait pas. Dépannage d'environ 10 minutes au total. Course terminée. Je rentre pénard. Au final, Brandon a réussi à remonter dans le peloton après son flat et termine 10e. Très fort. Il aurait eu les jambes pour la gagne. Lambert course une bonne course clean et termine en 19e. Ben Perry l'emporte.

Je suis déçu de mon flat, car j'étais vraiment dans le coup et j'aurais aimé me tester dans les derniers 35 km où la course s'est vraiment durcie et où il restait plusieurs difficultés. Ce n'est que partie remise. Next stop, Ste-Martine.

Cet été j'étais supposé partir 3 semaines en France chez ma Grand-mère après l'Abitibi. Je me suis dit que tant qu'à être en France pourquoi ne pas en profiter pour courser. J'ai discuté avec Régis Allais en Arizona et il m'a mis en contact avec l'équipe GSC Blagnac, à Toulouse, près de chez ma GM. Après discussions et mûres réflexions, je joindrai les rangs de cette équipe du 3 juillet au 16 août. Je partirai donc pour la France tout de suite après les Championnats canadiens. C'est une expérience que j'ai très hâte de vivre étant donné que rouler en Europe est un peu le rêve de tous les cyclistes nord-américains. J'irai tester mon niveau sur des courses européennes pour explorer d'autres types de courses. Tout cela me donne une motivation supplémentaire pour travailler dur jusqu'à mon départ. Ce sera non seulement une expérience de vélo, mais également une expérience de vie.

Les deux prochaines semaines seront consacrées à ma fin de session à l'école, après quoi je me mettrai au vélo à temps plein!

A+