J'ai peu utilisé mon blog cette été à partir du mois de juin. Ma préparation pour les championnats canadiens, ainsi que les préparatifs de départ pour la France me tenait bien occupés, avec le facteur paresse qui entrait également en ligne de compte. Je vais donc profiter du présent billet pour faire un survol de ma saison de courses 2012.
Commençons par où nous nous étions laissé: Championnats canadiens sur route au Lac-Mégantic. Ma préparation, comme la plupart des coureurs juniors, avait ce championnat comme épicentre de la saison. C'est donc avec l'Équipe du Québec, en raison de mes résultats constants en début de saison, que je me suis dirigé au Lac-Mégantic. J'avais déjà repéré les circuits, tel que décrit dans un article précédent. Dans mon chalet, j'étais hébergé avec mon vieux partenaire de route, Yohan Patry. Notre amour pour les potins cyclistes et le vieux rock rendaient les conversations relativement profondes en contenu. La première épreuve était un contre-la-montre individuel: ma faiblesse, mais la force de Yohan. La veille on en parle beaucoup, Yohan a beaucoup de pression ayant terminé 3e l'an dernier. Le parcours est particulier: deux aller-retours contenant une bosse de 2km chaque, pour un total de 30km. Je pars conservateur, 30km c'est long quand t'es sec dans le premier 10km. Dans le dernier retour je mets toute la gomme dans la bosse et j'écrase fort les pédales jusqu'à les entendre crier. À la ligne je suis satisfait de ma performance, sans connaître le résultat. Je termine 20e, et je me compare bien avec les comparables. par exemple ceux qui me mettent environ 1 minutes sur 15km, m'ont mis le même temps, mais sur 30. J'en conclus donc que c'était un bon chrono et que plus c'est long et dur, plus je suis là, comme d'habitude. Yohan termine 5e, un peu déçu et Marc-Antoine Soucy d'IAMGOLD crée la surprise en prenant une impressionante 2e place. Nous avons profiter de la journée de repos pour se baigner dans le Lac-Mégantic et décompressé un peu avec les copains de l'équipe.
Deuxième épreuve, course sur route. À mon tour d'être stressé. Depuis ma 3e place de l'an dernier, j'y ai beaucoup pensé, je me suis mis beaucoup de pression. Sans vouloir entré dans les détails de la course, j'ai couru de manière conservatrice, intimidée, la queue entre les jambes comme un gars qui ne veut pas faire d'erreur. En ne faisant rien, tu ne fais pas d'erreurs...mais tu ne récoltes pas de succès non plus. Je termine dans un deuxième groupe en 13e position. Brandon Etzl, mon coéquipier chez Spidertech/Powerwatts prend une belle deuxième place. Déçu, oui, mais la saison ne se limite pas qu'à une seule course, on passe à autre chose. Prochaine étape, le critérium.
Avant le critérium, je suis super motivé. S'il faut que je finisse en hyperventilation, soit. J'allais tout faire pour la victoire ou rien, dans un type de course que je n'affectionne pas particulièrement. Gros réchauffement. La course part, j'attaque aussi tôt. Je me fait reprendre, je repars deux tours plus tard. Cette fois-ci j'amène Brandon, Lambert, Perry et Ellsay avec moi. Le gratin cycliste canadien était là. On était encore tôt dans la course, le peloton était frais ça revient. Je me repose un peu, je repars en solo encore plusieurs fois. Derrière, je sauve les énergies de l'équipe du Qc en mettant toute la pression sur les autres provinces pour chasser. Au final, je suis complètement brûlé et ne peut participer au train qui lancera Elliott Doyle vers la victoire, alors que je rentrerai au sein du peloton, le bras en l'air avec les autres coéquipiers.
Le lendemain des championnats, j'étais dans l'avion, direction Aéroport Toulouse-Blagnac avec ma tante, mon oncle et ma cousine, pour aller passer un 7 semaine de stage chez ma grand-mère à Montauban. J'allais joindre les rangs du GSC Blagnac, équipe reconnue qui a formé des champions comme Jalabert, Moncoutié, Portal, Kadri, Loubet et Sicard. Tout les matins je me réveillais dans un décor enchanteur de la campagne midi-pyrénéenne, et la seule chose à laquelle je devais penser c'était enfourcher le vélo et aller dévorer de superbes routes. J'avais, dans l'équipe, deux coéquipiers, les frères Crochard qui vivaient dans le village voisin et avec qui j'allais beaucoup rouler. S'ajoutait à notre groupe, Philippe Morreau, seul représentant de l'Avenir Cycliste Nègrepelissien. J'ai su plus tard que sa famille était originaire de Nègrepelisse et qu'il s'agissait d'une grande famille de vélo du Tarn-et-Garonne, avec notamment une tante plusieurs fois décorées championne de France sur piste, et championne du monde du Scratch si ma mémoire est exacte. Donc, je partais en vélo tôt le matin, je revenais peu avant le dîner, religieusement fixé à midi, heure de Tout le monde veut prendre sa place, jeu télévisé animé par Nagui que j'ai adoré, et que j'écoute encore maintenant ici sur TV5. Ensuite, le restant de ma journée, je la passais à lire, à écouter des séries ou à jouer avec les chiens de mes grand-parents. Parlons courses maintenant. Ma première course était le lendemain de mon arrivée. Pas le temps de niaiser comme dirait l'autre. Je me suis donc présenté seul à St-Juéry. J'attendais sur le bord de la route avec mes roues de course dans les mains. Je cherche des yeux ce qui pourrait ressembler à mon coach, mon équipe... Finalement je repère la voiture du GSC, pilotée par Thierry Bédard, directeur sportif des juniors, et qui transportait également Daniel et Rubens, les deux coureurs guadeloupéens de l'équipe. Je dois avouer que j'ai dû sortir mes rudiments de créole à quelques reprises lorsque les trois parlaient créole dans LA Renault Mégane. Je fus présenté à mes coéquipiers: Daniel Junon, Rubens Tell, Florian Da Silva, Jean Goubert, Simon Dulot, Cédric Stempel et Thibault Landes. Je suis un peu stressé avant la course. D'abord je ne connais pas le niveau, ensuite, j'étais sur le décalage horaire, sans compter qu'il s'agissait d'une nocturne. Nocturne: critérium dans rues étroites avec départ à 21h30 et peu d'éclairage. Je suis appelé dernier sur la ligne. Ça me prend quelques tours pour revenir à l'avant, mais sans trop d'effort. À l'avant, je demande la situation de course à Cédric: 4 coureurs en échappée, deux de Blagnac. Ça attaque, je sors. Nous sommes deux en chasse. Je ne prend pas un relais. Tout le monde était irrité de mon manque de coopération, car je n'avais pas encore mon maillot de Blagnac et j'avais donc l'air d'une race de cycliste peu apprécié dans le milieu: les profiteurs. Nous nous faisons reprendre et au final je prend une 11e place au sprint. L'échappée se rend, nous faison 1er et 3e.
La suite de mes courses en France furent en dents de scie. Après St-Juéry, j'ai abandonné 4 courses en ligne. Je ne perdais cependant pas la motivation, car s'entraîner dans les environs de Montauban avec Philippe et les frères Crochard était extrêmement plaisant...et je m'affûtais à vue d'oeil. Je pensais prendre une petite coupure pour aller visiter mon cousin à Paris à la lumière de mes mauvaises course. J'ai décidé de me donner une dernière chance. Et les résultats sont apparus. En France, la catégorie dans laquelle je courrais était 23J. Si on compare avec ici, c'est un peu comme senior 1-2 moins les gros gros canons, plus les seniors 3 et les juniors. Dans les courses suivantes je fais coup sur coup 2e et 1er junior, 6e et 5e overall. J'ai aussi pris part à des courses 123J. La 1re catégorie consiste en la division nationale. La DN c'est un peu du semi-pro. Les équipes DN sont comparables à des continentales, et courent sur de grosses courses. Ma plus grosse course, GP Mujica de Boulogne-sur-Gesse s'est bien déroulé. La DN complète de Blagnac était présente, car nous courrions dans le village de Julien Loubet, vainqueur en 2011, et participant de plusieurs grands tours. Il a passé les 6 dernières années chez AG2R. Bref, le niveau était très relevé, et le parcours difficile. Au final, je termine 14e, dans la roue de Tomohiro Kinoshita, champion d'Asie U23, en 1re place chez les juniors et les 2e et 3e catégorie. Les résultats vous diront que j'ai fait 28e, mais les officiels m'ont placé comme doublé, alors que j'étais dans le même tour que le peloton. Trop de primes de courses, pas assez de commissaires pour scruter le développement de la course malheureusement.
Ce que je retire de mon stage à Blagnac: beaucoup de plaisir, une prise de niveau incroyable et des rencontres avec des gens formidables, qui comme moi, partagent cette passion cycliste. Merci au GSC Blagnac, à tous les coureurs du MPY, ainsi qu'à ma famille, grand-parents, tante et oncle qui m'ont amené aux courses et qui ont vécu avec moi ce grand périple. De tout coeur, MERCI.
L'article commence à se faire long, et je sens vos yeux avoir envie de faire autre chose que de me lire. Il est présentement 0h40 et c'est le seul moment que j'ai trouvé dans ma semaine pour mettre mon blog à jour.
En revenant au Québec, j'ai pris part au Championnat québécois. J'étais plein de confiance en mes moyens, et je savais que je pouvais endurer n'importe quoi. J'ai couru très agressivement et au final nous finissons à 8 coureurs, 9 minutes devant le peloton et je prend la 3e position. J'avais ce qu'il fallait pour gagner, mais j'ai tactiquement mal joué mon sprint et Elliott Doyle s'est accroché toute la course pour venir nous imposer sa médecine au sprint.
Semaine suivant, Green Mountain Stage Race. Horrible prologue. 24e 1min22 en arrière du meneur. Le lendemain dans la courte 2e étape, je tente de sprinter pour les primes, mais je ne peux faire mieux que 11e. Dans la mythique étape du App Gap de 112km, j'attaque après 2 kilomètres. Nous partons à 6 coureurs, dont deux de la réputée équipe américaine Hottubes. Après le premier KOM au kilomètre 60, le peloton nous talonne. Nous larguons 3 coureurs, ne reste plus que les deux Hottubes et moi. Nous rejoigne, Jake King (Hottubes), petit frère du champion américain 2011 chez Radio Shack, Ben King, ainsi que Hugh Carthy, membre de la sélection britannique pour les championnats du monde junior. On attaque le mythique App Gap avec environ 2min30 d'avance. Nous larguons Curtis de l'échappée initiale dans les préliminaire de la montée. Lorsque nous attaquons les derniers cinq kilomètres à 15%, Carthy attaque. King accroche puis lâche. Moi je suis un peu crevé et je sais qu'il reste longtemps à grimper, donc je prend mon rythme et je lâche O'Donnell, un autre HT de l'échappée initiale. Je prend la 3e position et je passe de la 25e à la 4e position au classement général, à 10 secondes du podium. Je suis d'autant plus satisfait, car j'ai été le seul coureur de l'échappée initiale à résister au retour de la chasse. Le lendemain, il y avait un critérium à Burlington. Il y avait 31 secondes de boni à aller chercher, suffisamment pour que je puisse monter sur le podium au général. Mais la course de la veille avait creusée. J'étais complètement vidé et je bataillais pour ma survie. Je resterai donc 4e au général, derrière tout de même des coureurs de grande classe. Le Québec a fait belle figure au Vermont avec Ben Chartrand, vainqueur de la 2e étape et porteur du maillot vert pour deux étapes, ainsi qu'Olivier Miclette qui aurait dû se trouver dans le top 5 au général avec moi, si ça n'avait pas été d'une ridicule pénalité de 2 minutes. Bref, vraiment un super weekend pour clore la saison.
En conclusion, je crois vraiment avoir franchi un cap cette année dans ma meilleure saison cycliste et l'une des plus amusantes que j'ai courue. Aucun obstacle n'est venu déranger ma préparation à aucun moment dans la saison et j'en suis extrêmement satisfait.
Prochain article bientôt, afin d'exposer mes plans pour l'année prochaine, ainsi que les remerciements à ceux qui ont rendu cette saison possible.
N.B.: Fautes d’orthographe évidentes, je m'en excuse, j'étais fatigué.
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