Plus on pédale moins vite, moins on avance plus vite!

Monday, May 28, 2012

GP Matapédia avec panache

En fin de semaine se déroulait le GP Matapédia. Il s'agissait de la course la plus éloignée où nous aurions à courser cette année. Nous sommes donc partis vendredi matin, Pat et tous les gars de l'équipe, en compagnie du sympathique David Zabriskie qui nous guidait sur le Garmin dans l'auto, vers Amqui.

Nous sommes arrivés en après-midi et avons immédiatement embarqué sur nos vélos, question de tourner les jambes après environ 8h d'auto. Nous sommes donc allés rouler sur le circuit routier du lendemain, une boucle de 7,3 km où le vent allait être notre pire ennemi. En analysant bien le finish, deux choses sont à retenir: ne pas mettre trop gros au sprint, et surtout, ne pas sortir trop tôt, car en haut du petit buton précédant l'arrivée, la ligne semblait proche, mais il restait quand même 300m et les derniers 100m montaient.

Le lendemain, je saute dans une attaque et nous creusons un bon trou, mais je suis repris. La contre-attaque formera la bonne échappée. Durant les 5 derniers tours, je ne prend pas de relais, car Lambert se trouvait à l'avant et il était le plus rapide au sprint des 4 coureurs. À un tour de la fin, l'échappée n'est plus qu'à 20 secondes en avant. Je me rapproche du devant du peloton au cas où l'échappée serait reprise et que je doive sprinter. Devinci et Atrium chasse fort malgré le fait que chacune de ces deux équipes avait un coureur à l'avant. Finalement l'échappée se rend, Lambert prend la 4e place. À 300m de la ligne je me retrouve à l'avant et je m'emballe. Je fais tout ce qu'il ne fallait pas faire...sprint à 300m, tout à droite. Au final je me fais complètement bouffer pour finir 9e. Goût amer, mais il reste tout de même une étape, et pas n'importe laquelle.

Après le circuit routier, nous avons attrapé un lunch et nous sommes partis sur la route de la course du lendemain. Premiers 35km plats. Rien à signaler. Virage à gauche et la route commence à faire des montagnes russes, pour finalement se transformer en long ruban abrupte à perte de vue. Après cette longue série de longues montées, longue descente, 30 km de plat et c'est reparti dans les bosses jusqu'à 3 km de l'arrivée où la route descendait.

Dimanche matin, la course est lancée à 9h et 10 degrés. Nous sommes positionnés et ça ne roule sérieusement pas. Après environ 10 km, Marco prend la poudre d'escampette avec Shawn Turcotte (Rocky) et David Fugère (Atrium). Ces derniers sprintent au sprint intermédiaire. Marco garde le rythme et part en solitaire pendant que Shawn revient dans le peloton, alors que David, se rendant compte du jeu de Marco, se lance à sa poursuite. Il ne reviendra cependant pas sur Marco. Le fait d'avoir un coéquipier en échappée enlevait la responsabilité de l'équipe de rouler. Le peloton a commencé à réagir (un peu) lorsque Marco a atteint le cap des 5 minutes. Nous entamons donc les bosses bien à l'avant, prêt à suivre les coups. Yohan met la hache dans les passages les plus accentués. Je répond bien aux premiers coups, mais je finis par éclater. Je tente de m'accrocher au groupe, mais je suis distancé d'au moins 30 secondes avec plusieurs ascensions restantes avant la longue descente. J'appuie vraiment fort dans ces montées et je m'assure surtout de basculer fort. Je réussi à recoller dans le début de la descente et je prend un gel immédiatement. Je me laisse récupérer à l'arrière du peloton réduit par la difficulté des montées, avant de commencer à participer à la chasse de Yohan et de Oli Hokmi et David Drouin qui avaient sautés avec lui. Deux Espoirs attaquent. Je bridge avec Lambert dans la roue. Nous sommes donc deux Espoirs et deux Spidertech en chasse, ce qui facilite la cohésion du groupe. Nous attaquons la deuxième section de montée à quatre, mais nous sommes rejoint par 4 coureurs. À un moment, nous voyons l'échappée en avant, mais Yohan aussi nous avait vu. Il a donc attaqué, et décroché les autres. Nous avons repris les deux Atrium, mais Yohan restait hors de portée. À 5km de la fin, il semblait évident que nous nous reviendrions pas dessus étant donnée que la fatigue commençait à nuire à la cohésion de notre groupe. Je commence donc à penser au sprint et à me méfier d'une attaque tardive. Les 3 derniers kilomètres sont descendants jusqu'à l'arrivée. À 1km de la ligne je me retrouve devant. Je laisse passer 2 coureurs pour ne pas avoir à lancer de trop loin. Miclette roule fort, probablement pour lancer Elliott. Je suis le premier à partir le sprint à 150m de la ligne. J'ai attendu à la dernière minute pour ne pas me faire prendre comme la veille. De plus, les 100 derniers mètres étaient pentus. À 50m, je mène toujours le sprint, mais je coince un peu et Elliott m'ajuste avec 25 m à faire. Je prend la 3e place, en me disant qu'avec une dent de moins, je l'aurais eu...comme la veille. Lambert rentre en 5e. Je reçois les félicitations affectives d'Hendrik, mon partner d'entraînement, qui entre en 4e position.

Je me rend compte que j'ai oublié de parler de Marco. Eh bien, Marco le pistard, qui ne sait pas grimper et qui avait mal au dos, a tout de même passé la journée dans les bosses à l'avant. 70km en solitaire. Une vraie démonstration de force qui démontre bien que les courses de vélo ne s'écrivent pas sur les feuilles de résultats, mais sur les routes, à la pédale, au panache. Je crois sincèrement qu'il s'agit de l'un des moments forts de la fin de semaine.

Pour ma part, je suis satisfait de la course que j'ai réalisé. Malgré une défaillance dans les premières montées je suis allé puiser au fond pour revenir et contre-attaquer plus tard. À l'avenir, cependant, il faudra que je sois capable de m'accrocher dans les premiers coups et que je sois moins diesel dans les montées. Basso n'est pas mon idole de jeunesse pour rien. Je devrai être capable de relancer debout même dans les pourcentages très accentués. En analysant ma course plus tard, je me rend compte que j'aurais eu les jambes pour attaquer le groupe de chasse, chose que je n'ai pas faite, et qui aurait pu marcher. Je devrai moins me fier à mon sprint de groupe et un peu plus faire confiance à mon instinct de baroudeur.

Bref, ce fut une superbe fin de semaine en général pour l'équipe, où tous les membres ont contribué au succès de l'équipe avec brio. La première victoire se fait toujours attendre, mais tant que les ingrédients sont là, le temps fera le reste. J'aurai la chance de retester ma forme à Charlevoix la semaine prochaine!

Trève de montagne

Durant la fin de semaine du 19-20 mai, nous avons décidé de nous diriger vers Lac-Mégantic au lieu de prendre part au rapide GP de Gatineau. En effet, le but était d'aller reconnaître les parcours des championnats canadiens qui auront lieu dans exactement 1 mois.

Nous avons d'abord roulé le parcours du TT relax en arrivant le samedi après-midi. Il s'agit d'un parcours qui n'est jamais tout à fait plat. Il faudra bien gérer les longs faux-plats montants et trouver l'option la plus rapide dans les descendants. Ce sera d'autant plus difficile étant donné que ce sera un contre-la-montre de 30km, la distance la plus longue permise pour des championnats juniors.

Dimanche matin, nous nous sommes rendus à la boucle que nous ferrons 3 fois sur le circuit routier. La boucle comprend le Morne, une bosse assez accentuée qui sera probablement la clé de ces championnats. La course ne se gagnera pas là, mais il sera facile de la perdre. Nous avons donc fait une fois la boucle en reconnaissance. En après-midi, nous avons fait une simulation de course sur l'aller vers la boucle. Après peu de temps, je me détache avec Lambert et j'attaque plusieurs fois à l'approche de l'arrivée. Rien n'y fait, il me surprend et me bat avec son arme fatale, le sprint. Rendu au circuit, nous étions supposés faire 4 montées du Morne à bloc, mais nous coupons l'entraînement à 2 montées en raison de la chaleur étouffante et de la fatigue accumulée dans la simulation de course. J'ai bien grimpé le Morne, mais pour être dans le coup aux championnats, je devrai acquérir une petite coche de plus qui me permettra non pas seulement de grimper vite, mais d'être capable de donner des coups. Sur le chemin du retour, nous étions supposé revenir en auto, mais nous décidons de rentrer en vélo pour faire un cool-down. Il fait beau et chaud, et je décide donc de simuler une échappée sur le chemin du retour. J'ai bouffé les bosses des 35 derniers kilomètres à bloc pour bien me vider. Je rentre complètement épuisé, mais satisfait de l'effort.

J'ai cependant payé le prix de mon effort le lundi matin. Nous avons fait une simulation du chrono de 30 km, afin de prendre le pouls d'un si long contre-la-montre. Après un aller (7,5 km) je souffre le martyr...au fessier. Je ne m'étais pas étiré après l'entraînement de la veille et j'avais de la difficulté à rester dans les barres tellement j'avais mal aux fesses. Je relâche donc l'effort après 15km, mais termine tout de même la distance en appuyant dans les faux-plats plus difficiles pour simuler du mieux possible la vitesse de course du championnat.

C'était la première fois que j'allais vraiment repérer un circuit de course avant une course importante et je crois que ce serait très bénéfique pour les championnats. Finalement, quel est le rapport avec le titre? En fait, après avoir passé 3 jours dans les bosses de Mégantic, nous sommes venus à la conclusion que dans la vie, il y a deux types de personnes: les chèvres de montagne et les trèves de montagne.

Monday, May 14, 2012

Début de saison / Crit CUCC

Mon début de saison québécois s'est plus ou moins déroulé comme prévu. Au GP de Ste-Martine, je suis entrain de créer l'échappée principale de la course quand je suis contraint à l'abandon en raison d'une douleur en arrière du genou. J'étais assez préoccupé par cette douleur puisque je la tolérais depuis déjà un mois en me disant toujours: «C'est pas grave, ça va passer!». Je suis donc rentré chez le physio le lendemain. Finalement, j'avais une tendinite au bas des ischios. Je n'ai presque pas roulé de la semaine, mais j'ai tout de même décidé de faire le CLM de Granby. Je n'ai ressenti aucune douleur, sauf bien sûr la souffrance d'un CLM, mais j'étais un peu à court de jus étant donné mon peu d'entraînement dans la semaine précédente. Je termine tout de même dans une très respectable 10e place en me disant que ça ne peut que mieux aller puisque j'avais de bonnes sensations tout de même. Je n'ai pas couru à Brossard pour ne pas aggraver ma blessure.

Étant donné que je me sentais mieux cette semaine, j'ai couru le critérium universitaire CUCC. Après un début de course rapide où nous avons été très agressif, une échappée composée de Hendrik et Oli Brisebois (Rocky) réussit à décoller. Lambert et moi travaillons fort à l'avant pour ramener sans trop d'aide étant donné que nos rivaux avaient un gars dans l'échappée. On essaie de ramener et d'attaquer, mais rien n'y fait. À 5 tours de la fin, il était évident que ça ne reviendrait pas donc on se met en position de sprinter pour la 3e place. Marco prend les commandes de la course avec 1 tour à faire avec respectivement moi et Lambert dans la roue. À 700m, je prend le contrôle vent de face, tourne le dernier virage et part un sprint graduel pour lancer Lambert, qui sort de ma roue pour gagner le sprint et la 3e place. Je prend une insignifiante 16e place étant donné que le plus important c'est le nom sur le maillot, et celui-ci a pris la 3e place. Au final, nous n'avons concédé que 13 secondes à l'échappée.

Je suis tout de même satisfait de la façon dont nous avons couru cette course. Nous avions une bonne chimie et nous communiquions beaucoup dans le peloton, mais au final la supériorité numérique l'a emporté. Je crois que ce n'est que partie remise et qu'il ne nous manque pas grand chose pour aller chercher la petit coche de plus qui nous mènera à la première victoire de la saison. De mon côté, mon changement de positionnement fut bénéfique puisque je n'ai ressenti aucune douleur aux tendons pour une 2e course consécutive. De plus, je n'ai pas trop perdu de forme puisque j'ai été en mesure de prendre des gros relais, de bonnes relances et des attaques pas trop mal non plus. Je crois que l'on peut conclure qu'il s'agissait d'une bonne coursette d'entraînement pour l'équipe.

La fin de semaine prochaine nous serons au Lac-Mégantic pour repérer les parcours des Championnats canadiens. Ensuite, ce sera Amqui puis Charlevoix.

A+