En fin de semaine se déroulait le GP Matapédia. Il s'agissait de la course la plus éloignée où nous aurions à courser cette année. Nous sommes donc partis vendredi matin, Pat et tous les gars de l'équipe, en compagnie du sympathique David Zabriskie qui nous guidait sur le Garmin dans l'auto, vers Amqui.
Nous sommes arrivés en après-midi et avons immédiatement embarqué sur nos vélos, question de tourner les jambes après environ 8h d'auto. Nous sommes donc allés rouler sur le circuit routier du lendemain, une boucle de 7,3 km où le vent allait être notre pire ennemi. En analysant bien le finish, deux choses sont à retenir: ne pas mettre trop gros au sprint, et surtout, ne pas sortir trop tôt, car en haut du petit buton précédant l'arrivée, la ligne semblait proche, mais il restait quand même 300m et les derniers 100m montaient.
Le lendemain, je saute dans une attaque et nous creusons un bon trou, mais je suis repris. La contre-attaque formera la bonne échappée. Durant les 5 derniers tours, je ne prend pas de relais, car Lambert se trouvait à l'avant et il était le plus rapide au sprint des 4 coureurs. À un tour de la fin, l'échappée n'est plus qu'à 20 secondes en avant. Je me rapproche du devant du peloton au cas où l'échappée serait reprise et que je doive sprinter. Devinci et Atrium chasse fort malgré le fait que chacune de ces deux équipes avait un coureur à l'avant. Finalement l'échappée se rend, Lambert prend la 4e place. À 300m de la ligne je me retrouve à l'avant et je m'emballe. Je fais tout ce qu'il ne fallait pas faire...sprint à 300m, tout à droite. Au final je me fais complètement bouffer pour finir 9e. Goût amer, mais il reste tout de même une étape, et pas n'importe laquelle.
Après le circuit routier, nous avons attrapé un lunch et nous sommes partis sur la route de la course du lendemain. Premiers 35km plats. Rien à signaler. Virage à gauche et la route commence à faire des montagnes russes, pour finalement se transformer en long ruban abrupte à perte de vue. Après cette longue série de longues montées, longue descente, 30 km de plat et c'est reparti dans les bosses jusqu'à 3 km de l'arrivée où la route descendait.
Dimanche matin, la course est lancée à 9h et 10 degrés. Nous sommes positionnés et ça ne roule sérieusement pas. Après environ 10 km, Marco prend la poudre d'escampette avec Shawn Turcotte (Rocky) et David Fugère (Atrium). Ces derniers sprintent au sprint intermédiaire. Marco garde le rythme et part en solitaire pendant que Shawn revient dans le peloton, alors que David, se rendant compte du jeu de Marco, se lance à sa poursuite. Il ne reviendra cependant pas sur Marco. Le fait d'avoir un coéquipier en échappée enlevait la responsabilité de l'équipe de rouler. Le peloton a commencé à réagir (un peu) lorsque Marco a atteint le cap des 5 minutes. Nous entamons donc les bosses bien à l'avant, prêt à suivre les coups. Yohan met la hache dans les passages les plus accentués. Je répond bien aux premiers coups, mais je finis par éclater. Je tente de m'accrocher au groupe, mais je suis distancé d'au moins 30 secondes avec plusieurs ascensions restantes avant la longue descente. J'appuie vraiment fort dans ces montées et je m'assure surtout de basculer fort. Je réussi à recoller dans le début de la descente et je prend un gel immédiatement. Je me laisse récupérer à l'arrière du peloton réduit par la difficulté des montées, avant de commencer à participer à la chasse de Yohan et de Oli Hokmi et David Drouin qui avaient sautés avec lui. Deux Espoirs attaquent. Je bridge avec Lambert dans la roue. Nous sommes donc deux Espoirs et deux Spidertech en chasse, ce qui facilite la cohésion du groupe. Nous attaquons la deuxième section de montée à quatre, mais nous sommes rejoint par 4 coureurs. À un moment, nous voyons l'échappée en avant, mais Yohan aussi nous avait vu. Il a donc attaqué, et décroché les autres. Nous avons repris les deux Atrium, mais Yohan restait hors de portée. À 5km de la fin, il semblait évident que nous nous reviendrions pas dessus étant donnée que la fatigue commençait à nuire à la cohésion de notre groupe. Je commence donc à penser au sprint et à me méfier d'une attaque tardive. Les 3 derniers kilomètres sont descendants jusqu'à l'arrivée. À 1km de la ligne je me retrouve devant. Je laisse passer 2 coureurs pour ne pas avoir à lancer de trop loin. Miclette roule fort, probablement pour lancer Elliott. Je suis le premier à partir le sprint à 150m de la ligne. J'ai attendu à la dernière minute pour ne pas me faire prendre comme la veille. De plus, les 100 derniers mètres étaient pentus. À 50m, je mène toujours le sprint, mais je coince un peu et Elliott m'ajuste avec 25 m à faire. Je prend la 3e place, en me disant qu'avec une dent de moins, je l'aurais eu...comme la veille. Lambert rentre en 5e. Je reçois les félicitations affectives d'Hendrik, mon partner d'entraînement, qui entre en 4e position.
Je me rend compte que j'ai oublié de parler de Marco. Eh bien, Marco le pistard, qui ne sait pas grimper et qui avait mal au dos, a tout de même passé la journée dans les bosses à l'avant. 70km en solitaire. Une vraie démonstration de force qui démontre bien que les courses de vélo ne s'écrivent pas sur les feuilles de résultats, mais sur les routes, à la pédale, au panache. Je crois sincèrement qu'il s'agit de l'un des moments forts de la fin de semaine.
Pour ma part, je suis satisfait de la course que j'ai réalisé. Malgré une défaillance dans les premières montées je suis allé puiser au fond pour revenir et contre-attaquer plus tard. À l'avenir, cependant, il faudra que je sois capable de m'accrocher dans les premiers coups et que je sois moins diesel dans les montées. Basso n'est pas mon idole de jeunesse pour rien. Je devrai être capable de relancer debout même dans les pourcentages très accentués. En analysant ma course plus tard, je me rend compte que j'aurais eu les jambes pour attaquer le groupe de chasse, chose que je n'ai pas faite, et qui aurait pu marcher. Je devrai moins me fier à mon sprint de groupe et un peu plus faire confiance à mon instinct de baroudeur.
Bref, ce fut une superbe fin de semaine en général pour l'équipe, où tous les membres ont contribué au succès de l'équipe avec brio. La première victoire se fait toujours attendre, mais tant que les ingrédients sont là, le temps fera le reste. J'aurai la chance de retester ma forme à Charlevoix la semaine prochaine!
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