Plus on pédale moins vite, moins on avance plus vite!

Wednesday, February 5, 2014

Over The Hills & Far Away

Lorsque j'ai tourné la page sur la saison 2013, ça m'a pris un petit moment avant d'entreprendre un nouvel ouvrage. Car après une saison d'adaptation en senior, place à la session d'adaptation à l'université. À l'opposé de son homologue cycliste, ce nouveau passage scolaire n'avait absolument rien de bon. Si en fait, j'ai compris à-travers mes cours de comptabilité pourquoi ma paye n'était jamais exacte. DAS (déduction à la source). Mais après le gouvernement te le redonne. Bref, mon expérience au HEC m'a bien appris une chose: l'administration/finance/comptabilité, ce n'est pas pour moi.

Le vélo a donc été mis en suspens un peu au profit de ma survie scolaire. Je me suis toujours retrouvé dans des programmes scolaires dans lesquels j'avais certaines affinités me permettant de couper un peu dans le temps d'étude pour le réinvestir dans les heures d'entraînement. Au HEC, pas possible. À-travers l'automne je me suis tenu en forme: quelques sorties sur route, plusieurs sorties en vélo de montagne, de la course à pieds et de la randonnée pédestre. Lorsque le moment de vraiment reprendre le vélo en novembre est arrivé, j'étais en fin de session. Reprise retardée. Quelques entraînements sur Computrainer question de rester en touche avec le vélo, mais peu de volume. J'ai donc officiellement lancé ma saison 2014 en janvier. J'ai fais un trait définitif sur mon projet de HEC, je prends l'hiver off pour me recentrer sur le vélo et je me réessaye dans un autre programme à l'automne 2014. Depuis le 1er j'en bave. J'ai jamais roulé aussi longtemps/souvent sur le Computrainer. Pour dire, j'ai déjà des irritations de selle nécessitant une importante quantité de crème à chamois.

Je continuerai les séances sur Computrainer jusqu'à la fin février après quoi je quitterai pour mon Midi-Pyrénées chéri pour une durée de 3 semaines. J'y serai du 28 février au 21 mars. Durant cette période je multiplierai les longues sorties (3-5h) pour me bâtir une bonne base d'endurance pour la saison, en plus de prendre part à deux courses. Après le travail en puissance sur Computrainer, il sera important de maximiser l'endurance afin d'arriver prêt au Tour of the Battenkill le 6 avril.

Prêt à Battenkill oui, mais mes objectifs sont beaucoup plus tard en saison. En effet, le mois de juin sera rayé d'une grande croix rouge sur mon calendrier. En juin on retrouve cette année: le GP de Saguenay (UCI), le Tour de Beauce (UCI), le Tour de Québec, ainsi que les Championnats canadiens sur route. Ce sera un très gros mois et je compte bien être prêt physiquement. L'an dernier j'avais eu un hiver compliqué et j'ai quand même peaké en juin avec une bonne prestation à la Coupe des Nations. Je suis un peu passé à côté de mes Canadiens en raison d'un bris mécanique, mais j'étais prêt. Cette année, il n'y aura pas d'excuses...sauf s'ils ne patchent pas les trous sur le trajet de la course sur route!

Pour le moment c'est un peu stressant. Mon hiver d'entraînement a commencé tard, donc j'ai peur de manquer de temps, même si je travaille fort dans mon sous-sol. Pour ce qui est de l'école, j'ai bien hâte d'avoir des réponses de mes demandes d'admission. Ne pas aller à l'école cet hiver semblait une bonne option. C'est vraiment cool...mais après deux semaines ça commence à faire son temps. J'ai donc bien hâte au mois d'avril où je pourrai confirmer ma forme, en plus de recevoir des réponses d'universités. Plein de naïveté, j'ai déjà demandé à Pierre si c'était mieux pour le vélo de prendre une session off et se concentrer sur le sport à 100%. Il m'a répondu: «Tu seras malheureux si tu vas pas à l'école. Tu seras donc pas plus performant sur le vélo.» Il avait raison. Oui, je fais maintenant un volume d'entraînement plus important que d'habitude, mais ne faire que du vélo dans son sous-sol, ça peut devenir lourd. Et malheureusement je n'ai pas les ressources financières nécessaires pour faire plusieurs camps dans le sud. L'hiver, j'ai un travail qui me lie à Montréal et qui me permet de payer pour la saison cycliste. La conciliation sport-études n'est pas seulement «faisable»; elle est bénéfique et nécessaire. Surtout au Québec. Félicitations à ceux qui l'ont compris, désolé pour les autres...

Tuesday, January 28, 2014

2013

Sans grande surprise, cette première saison dans les rangs seniors fut une transition houleuse vers les grandes ligues. Des hauts et des bas, mais dans l'ensemble je suis satisfait de la dernière saison 2013.

Je ne cacherai pas que j'avais un certain stress au départ du Tour of the Battenkill, la première course de la saison. Gros hiver à l'école, court stage d'entraînement tard en saison, je ne savais pas vraiment où en était ma forme. J'ai rapidement réalisé que la marche n'était pas si haute, pour juste suivre la course. Dans les premières courses de la saison, je me suis contenté d'observer, de travailler et de comprendre la game. Au GP de Gatineau, j'étais mal dès le début de la course, puis les sensations sont revenus. Au terme d'une course à élimination remplie de rebondissements, je me retrouve dans l'échappée de quatre coureurs à 20km de l'arrivée avec les plus grosses pointures du peloton. J'ai pris le 4e rang. J'ai bâti ma confiance et ma forme là-dessus.

Premier grand rendez-vous de la saison: Coupe des Nations U23 à Saguenay. L'élite de la relève mondiale chez nous. Grosse commande. Tous ceux qui ont bien fait à Saguenay ont signé World Tour en fin de saison. Allez Fred, tu peux battre ces gars là! Les battre non, mais me battre oui. Après 3 tours de la première étape notre alignement était déjà réduit de moitié. Le début de course le plus dur que j'ai fait de ma vie. Les Colombiens flinguaient à un rythme de fou. J'ai réussi à m'accrocher au peloton principal. Et ce fut ainsi durant les 3 étapes. J'ai fini dans les soixante au classement général. Rien d'impressionnant. Mais compte tenu qu'il s'agissait de ma première année dans les rangs U23 et que j'ai été capable quand même de faire la course, je me dis que d'ici 4 ans je serai en mesure de la faire et non de la subir. Ce fut une réussite au niveau personnel et bien qu'elle soit haute, la barre est placée. Je connais le niveau que je dois atteindre.

Fort de cette deuxième satisfaction, je me suis dirigé vers les championnats canadiens sur route. Un seul objectif: accrocher la première échappée et advienne que pourra. Dès le début de la course je me suis placé bien à l'avant et je suivais tous les coups frénétiquement. Lorsque je regardais autour de moi je voyais des maillots FDJ, Cannondale, Accent-Wanty, Champion System. Je me demandais ce que je faisais là. Un Champion System lance une attaque. Je suis complètement cramé. Il se prend un énorme trou, ses deux boyaux explosent, mon guidon tourne dans ma potence, pas moyen de tenir le guidon. Arrêt sur le bord de la route pour tout arranger, départ 1min30 plus tard alors que le peloton roulait à un rythme de malade. Course terminée. J'espérais beaucoup de cet événement, et ça a été un coup dur sur le moral.

Deux semaines en France avec la famille et les amis à faire de longues rides pour le plaisir et préparer la deuxième moitié de saison.

La deuxième moitié de saison ne fut pas telle qu'espérée non plus. Quelques bonnes courses, des tentatives d'échappée, mais jamais vraiment dans le coup. Au final, je retiens plusieurs bonnes choses de la saison 2013 qui me permettront d'avancer vers 2014.

Wednesday, September 18, 2013

Easton EC90 2013 à vendre

Excellentes conditions, très peu roulées cette saison. Viennent avec 2 boyaux collés et les quick-releases. Valeur à neuf: 2300 + taxes. Compatible Shimano/Sram. Je les vends 1200$.

Thursday, December 13, 2012

Plans 2013 et remerciements

10h20, café sur mon bureau. Dehors, petite accumulation de neige au sol, -5 degrés. Ça fait déjà quelques semaines que mon vélo est installé sur le computrainer, après avoir étiré les sorties du samedi matin au froid le plus longtemps possible. Étrangement, moi qui d'habitude déteste le computrainer et la muscu, j'y tire un certain plaisir cette saison ci. Une certaine motivation peut-être...

En effet, ce qui me motive c'est la saison 2013. Tel que plus ou moins officiellement annoncé, je courrai l'an prochain pour Ekoï/Devinci pro cycling team. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'une équipe québécoise détenant une licence UCI continentale, la 3e division de niveau professionnel en cyclisme. C'est une équipe qui me permettra de rouler à un très bon niveau, tout en pouvant rester à Montréal, afin de terminer, en mai, mon diplôme d'études collégiales, et de rentrer à l'université en automne prochain. Ensuite on verra. Dur de faire des prédictions à long terme avec le vélo dans sa vie. Pour la saison prochaine, ce sera compliqué d'être au top en avril en raison de l'école, mais une bonne préparation hivernale me placera dans des conditions optimales afin de mettre toute la gomme à partir du 15 mai. Je ferai un gros bloc d'entraînement de mi-mai à mi-juin pour pouvoir prendre part à de plus grosses courses en milieu-fin de saison. J'ai un petit projet pour cette période, mais étant loin d'être officiel, je ne veux pas m'avancer d'avantage. Bref, je crois que l'an prochain sera une super saison d'introduction au niveau espoir et j'espère pouvoir engranger un maximum de connaissances et prendre du niveau dans ma nouvelle équipe, afin d'être compétitif dans les années à venir. On m'a toujours dit que j'étais fort sur les courses dures, à l'usure, là où ça comptait. Mieux vaut s'y faire, parce que j'ai de la difficulté à envisager une course facile l'an prochain. Ceci dit, je serai prêt.

Je suis fier de plusieurs choses au niveaux sportif, mental et émotionnel en 2012. D'abord, Amqui. Avant la course, pendant que tout le monde se la coulait douce près du départ, moi j'étais assis dans la valise d'auto, pensif, craintif, comme si je n'avais jamais fait de vélo de ma vie. C'était le premier vrai test en montagne, un terrain que j'affectionne beaucoup et j'avais peur de tout foutre en l'air. Au final, je fais 3e après une course comportant son lot d'erreurs. Je suis content d'avoir pu trouver la confiance cette journée là. Ensuite, tout mon stage en France, où même en ayant abandonné 4 courses de suite, je n'ai jamais perdu le moral pour finalement faire de bons résultats sur des courses de gros niveau. Je ne me souviens pas avoir creusé aussi profond pour trouver la force de continuer quand le coeur arrachait. Sinon, je suis fier de ma discipline à Green Mountain Stage Race. Après un prologue décevant, je ne sentais pas que j'étais optimal sur le vélo, je suis donc rentré en derrière voiture jusqu'au condo, afin de mettre mes jambes dans le coup. Chaque soir, je faisait une longue décompression sur le rouleau, m'hydratais au maximum, m'étirais souvent, je ne voulais rien laisser au hasard. Avant la décisive 3e étape, je suis allé reconnaître kilomètre par kilomètre l'interminable App Gap et le, non pas moins difficile, Baby Gap. Je crois que c'est cette discipline qui m'a permis de passer de la 25e position au général jusqu'au pied du podium, à seulement 10 secondes. Durant ces quatres jours, j'ai été dans une bulle impénétrable et j'avais la tête à la bonne place. Je me dois de remercier également ma famille qui m'a épaulé toute la fin de semaine, étant le seul participant de mon équipe. L'écurie Cossette a encore une fois répondu à l'appel avec un traitement impeccable de sa monoplace, autant au niveau des ravitos, des repérages, qu'à la préparation de bons petits plats avant et après les courses. Super fin de semaine pour finir la saison.

Maintenant, place aux remerciements. Un coureur cycliste n'est que le produit fini d'un énorme travail de coaching, support, commandite, etc. Beaucoup de gens se cache derrière le coureur et méritent leur part du gâteau. Voici mes remerciements:

Patrick Gauthier, Claude Pinard, tous les commanditaires de l'équipe et tous mes coéquipiers chez Spidertech p/b Powerwatts, et plus particulièrement Marc-Antoine Noël et Lambert Gatineau, les 3 mousquetaires qui sont restés en un seul morceau jusqu'à la fin. Merci d'avoir fait de cette saison un réussite pour une deuxième année consécutive. Une autre preuve que plaisir + fraternité + préparation = réussite.

Pierre Hutsebaut, mon entraîneur depuis plusieurs années maintenant. Même si des fois je rage contre les entraînements, au final ça paye tout le temps. Merci pour tout.

Michel Frostin, Thierry Bédard et tous les coéquipiers du GSC Blagnac: Thibault Landes, Clément et Simon Dulot, Jean Goubert, Florian Da Silva, Daniel Junon, Rubens Tell, Cédric Stempel, Damien Polloni, Axel Lopez, Jérémy et Jason Rieu-Patey, et toute la DN. J'espère que je n'oublie personne. Merci spécial à Axel et Arnold Crochard et Philippe Morreau, mes partenaires d'entraînement de St-Étienne-de-Tulmont. Le St-Étienne-de-Tulmont/Crochard bike pro cycling c'est pour bientôt. Merci à tous de m'avoir permis de vivre cette expérience incroyable.

Pascal Choquette et l'Équipe du Québec pour les Championnats canadiens: Elliott Doyle, Olivier Miclette, Yohan Patry, Olivier Hokmi, Olivier Brisebois, David Drouin. Personnellement et collectivement, ça n'a pas été les championnats espérés, mais ce fut encore une belle expérience.

Samir, éternel confident et mécano since 2004. Merci de travailler sur mon vélo même quand j'arrive dernière minute avant une course, sans appeler. Pour tout travail de mécanique Atelier Mon Vélo, coin Parc et Villeneuve à Montréal.

Merci à Juan Marco et Stéphane Tremblay de Ekoï/Devinci de me faire confiance pour la saison 2013.

Tous ceux qui ont contribué de près ou de loin au succès de cette saison. Simplement, tous ceux qui ont su me dire le bon mot, au bon moment. En vélo, c'est beaucoup dans la tête que ça se passe.

Finalement, un ÉNORME merci à ma famille proche ou éloignée. Mes grand-parents, oncles et tantes pour m'avoir amené aux courses en France, et surtout pour m'avoir accueilli chez eux durant tout ce temps pour me permettre de vivre l'expérience la plus importante de ma jeune vie. Gangan, Sigismond, Annick et Jacques, MERCI. Ensuite merci à mes parents et à mon frère Arnaud pour avoir pris le relais, et pour m'avoir supporté durant toute la saison. Surtout Arnaud, qui m'a fait mes ravitos en France et à GMSR. Je te suis reconnaissant de ne pas m'avoir donné des bidons de pisse, même lorsque je te disais: «On fait 50 km sur le plat tranquille.» et que l'on finissait avec 90km dans les bosses à bloc. MERCI pour tout. J'ai mieux compris George Hincapie, cette année, lorsqu'il dit dans son documentaire «Cycling really kept our family together.»

Je dois oublier certains remerciements, ils seront rajoutés au fur et à mesure, mais sachez que je vous suis infiniment reconnaissant.

Maintenant, place à 2013.

Friday, November 16, 2012

Retour sur la saison 2012

J'ai peu utilisé mon blog cette été à partir du mois de juin. Ma préparation pour les championnats canadiens, ainsi que les préparatifs de départ pour la France me tenait bien occupés, avec le facteur paresse qui entrait également en ligne de compte. Je vais donc profiter du présent billet pour faire un survol de ma saison de courses 2012.

Commençons par où nous nous étions laissé: Championnats canadiens sur route au Lac-Mégantic. Ma préparation, comme la plupart des coureurs juniors, avait ce championnat comme épicentre de la saison. C'est donc avec l'Équipe du Québec, en raison de mes résultats constants en début de saison, que je me suis dirigé au Lac-Mégantic. J'avais déjà repéré les circuits, tel que décrit dans un article précédent. Dans mon chalet, j'étais hébergé avec mon vieux partenaire de route, Yohan Patry. Notre amour pour les potins cyclistes et le vieux rock rendaient les conversations relativement profondes en contenu. La première épreuve était un contre-la-montre individuel: ma faiblesse, mais la force de Yohan. La veille on en parle beaucoup, Yohan a beaucoup de pression ayant terminé 3e l'an dernier. Le parcours est particulier: deux aller-retours contenant une bosse de 2km chaque, pour un total de 30km. Je pars conservateur, 30km c'est long quand t'es sec dans le premier 10km. Dans le dernier retour je mets toute la gomme dans la bosse et j'écrase fort les pédales jusqu'à les entendre crier. À la ligne je suis satisfait de ma performance, sans connaître le résultat. Je termine 20e, et je me compare bien avec les comparables. par exemple ceux qui me mettent environ 1 minutes sur 15km, m'ont mis le même temps, mais sur 30. J'en conclus donc que c'était un bon chrono et que plus c'est long et dur, plus je suis là, comme d'habitude. Yohan termine 5e, un peu déçu et Marc-Antoine Soucy d'IAMGOLD crée la surprise en prenant une impressionante 2e place. Nous avons profiter de la journée de repos pour se baigner dans le Lac-Mégantic et décompressé un peu avec les copains de l'équipe.

Deuxième épreuve, course sur route. À mon tour d'être stressé. Depuis ma 3e place de l'an dernier, j'y ai beaucoup pensé, je me suis mis beaucoup de pression. Sans vouloir entré dans les détails de la course, j'ai couru de manière conservatrice, intimidée, la queue entre les jambes comme un gars qui ne veut pas faire d'erreur. En ne faisant rien, tu ne fais pas d'erreurs...mais tu ne récoltes pas de succès non plus. Je termine dans un deuxième groupe en 13e position. Brandon Etzl, mon coéquipier chez Spidertech/Powerwatts prend une belle deuxième place. Déçu, oui, mais la saison ne se limite pas qu'à une seule course, on passe à autre chose. Prochaine étape, le critérium.

Avant le critérium, je suis super motivé. S'il faut que je finisse en hyperventilation, soit. J'allais tout faire pour la victoire ou rien, dans un type de course que je n'affectionne pas particulièrement. Gros réchauffement. La course part, j'attaque aussi tôt. Je me fait reprendre, je repars deux tours plus tard. Cette fois-ci j'amène Brandon, Lambert, Perry et Ellsay avec moi. Le gratin cycliste canadien était là. On était encore tôt dans la course, le peloton était frais ça revient. Je me repose un peu, je repars en solo encore plusieurs fois. Derrière, je sauve les énergies de l'équipe du Qc en mettant toute la pression sur les autres provinces pour chasser. Au final, je suis complètement brûlé et ne peut participer au train qui lancera Elliott Doyle vers la victoire, alors que je rentrerai au sein du peloton, le bras en l'air avec les autres coéquipiers.

Le lendemain des championnats, j'étais dans l'avion, direction Aéroport Toulouse-Blagnac avec ma tante, mon oncle et ma cousine, pour aller passer un 7 semaine de stage chez ma grand-mère à Montauban. J'allais joindre les rangs du GSC Blagnac, équipe reconnue qui a formé des champions comme Jalabert, Moncoutié, Portal, Kadri, Loubet et Sicard. Tout les matins je me réveillais dans un décor enchanteur de la campagne midi-pyrénéenne, et la seule chose à laquelle je devais penser c'était enfourcher le vélo et aller dévorer de superbes routes. J'avais, dans l'équipe, deux coéquipiers, les frères Crochard qui vivaient dans le village voisin et avec qui j'allais beaucoup rouler. S'ajoutait à notre groupe, Philippe Morreau, seul représentant de l'Avenir Cycliste Nègrepelissien. J'ai su plus tard que sa famille était originaire de Nègrepelisse et qu'il s'agissait d'une grande famille de vélo du Tarn-et-Garonne, avec notamment une tante plusieurs fois décorées championne de France sur piste, et championne du monde du Scratch si ma mémoire est exacte. Donc, je partais en vélo tôt le matin, je revenais peu avant le dîner, religieusement fixé à midi, heure de Tout le monde veut prendre sa place, jeu télévisé animé par Nagui que j'ai adoré, et que j'écoute encore maintenant ici sur TV5. Ensuite, le restant de ma journée, je la passais à lire, à écouter des séries ou à jouer avec les chiens de mes grand-parents. Parlons courses maintenant. Ma première course était le lendemain de mon arrivée. Pas le temps de niaiser comme dirait l'autre. Je me suis donc présenté seul à St-Juéry. J'attendais sur le bord de la route avec mes roues de course dans les mains. Je cherche des yeux ce qui pourrait ressembler à mon coach, mon équipe... Finalement je repère la voiture du GSC, pilotée par Thierry Bédard, directeur sportif des juniors, et qui transportait également Daniel et Rubens, les deux coureurs guadeloupéens de l'équipe. Je dois avouer que j'ai dû sortir mes rudiments de créole à quelques reprises lorsque les trois parlaient créole dans LA Renault Mégane. Je fus présenté à mes coéquipiers: Daniel Junon, Rubens Tell, Florian Da Silva, Jean Goubert, Simon Dulot, Cédric Stempel et Thibault Landes. Je suis un peu stressé avant la course. D'abord je ne connais pas le niveau, ensuite, j'étais sur le décalage horaire, sans compter qu'il s'agissait d'une nocturne. Nocturne: critérium dans rues étroites avec départ à 21h30 et peu d'éclairage. Je suis appelé dernier sur la ligne. Ça me prend quelques tours pour revenir à l'avant, mais sans trop d'effort. À l'avant, je demande la situation de course à Cédric: 4 coureurs en échappée, deux de Blagnac. Ça attaque, je sors. Nous sommes deux en chasse. Je ne prend pas un relais. Tout le monde était irrité de mon manque de coopération, car je n'avais pas encore mon maillot de Blagnac et j'avais donc l'air d'une race de cycliste peu apprécié dans le milieu: les profiteurs. Nous nous faisons reprendre et au final je prend une 11e place au sprint. L'échappée se rend, nous faison 1er et 3e.

La suite de mes courses en France furent en dents de scie. Après St-Juéry, j'ai abandonné 4 courses en ligne. Je ne perdais cependant pas la motivation, car s'entraîner dans les environs de Montauban avec Philippe et les frères Crochard était extrêmement plaisant...et je m'affûtais à vue d'oeil. Je pensais prendre une petite coupure pour aller visiter mon cousin à Paris à la lumière de mes mauvaises course. J'ai décidé de me donner une dernière chance. Et les résultats sont apparus. En France, la catégorie dans laquelle je courrais était 23J. Si on compare avec ici, c'est un peu comme senior 1-2 moins les gros gros canons, plus les seniors 3 et les juniors. Dans les courses suivantes je fais coup sur coup 2e et 1er junior, 6e et 5e overall. J'ai aussi pris part à des courses 123J. La 1re catégorie consiste en la division nationale. La DN c'est un peu du semi-pro. Les équipes DN sont comparables à des continentales, et courent sur de grosses courses. Ma plus grosse course, GP Mujica de Boulogne-sur-Gesse s'est bien déroulé. La DN complète de Blagnac était présente, car nous courrions dans le village de Julien Loubet, vainqueur en 2011, et participant de plusieurs grands tours. Il a passé les 6 dernières années chez AG2R. Bref, le niveau était très relevé, et le parcours difficile. Au final, je termine 14e, dans la roue de Tomohiro Kinoshita, champion d'Asie U23, en 1re place chez les juniors et les 2e et 3e catégorie. Les résultats vous diront que j'ai fait 28e, mais les officiels m'ont placé comme doublé, alors que j'étais dans le même tour que le peloton. Trop de primes de courses, pas assez de commissaires pour scruter le développement de la course malheureusement.

Ce que je retire de mon stage à Blagnac: beaucoup de plaisir, une prise de niveau incroyable et des rencontres avec des gens formidables, qui comme moi, partagent cette passion cycliste. Merci au GSC Blagnac, à tous les coureurs du MPY, ainsi qu'à ma famille, grand-parents, tante et oncle qui m'ont amené aux courses et qui ont vécu avec moi ce grand périple. De tout coeur, MERCI.

L'article commence à se faire long, et je sens vos yeux avoir envie de faire autre chose que de me lire. Il est présentement 0h40 et c'est le seul moment que j'ai trouvé dans ma semaine pour mettre mon blog à jour.

En revenant au Québec, j'ai pris part au Championnat québécois. J'étais plein de confiance en mes moyens, et je savais que je pouvais endurer n'importe quoi. J'ai couru très agressivement et au final nous finissons à 8 coureurs, 9 minutes devant le peloton et je prend la 3e position. J'avais ce qu'il fallait pour gagner, mais j'ai tactiquement mal joué mon sprint et Elliott Doyle s'est accroché toute la course pour venir nous imposer sa médecine au sprint.

Semaine suivant, Green Mountain Stage Race. Horrible prologue. 24e 1min22 en arrière du meneur. Le lendemain dans la courte 2e étape, je tente de sprinter pour les primes, mais je ne peux faire mieux que 11e. Dans la mythique étape du App Gap de 112km, j'attaque après 2 kilomètres. Nous partons à 6 coureurs, dont deux de la réputée équipe américaine Hottubes. Après le premier KOM au kilomètre 60, le peloton nous talonne. Nous larguons 3 coureurs, ne reste plus que les deux Hottubes et moi. Nous rejoigne, Jake King (Hottubes), petit frère du champion américain 2011 chez Radio Shack, Ben King, ainsi que Hugh Carthy, membre de la sélection britannique pour les championnats du monde junior. On attaque le mythique App Gap avec environ 2min30 d'avance. Nous larguons Curtis de l'échappée initiale dans les préliminaire de la montée. Lorsque nous attaquons les derniers cinq kilomètres à 15%, Carthy attaque. King accroche puis lâche. Moi je suis un peu crevé et je sais qu'il reste longtemps à grimper, donc je prend mon rythme et je lâche O'Donnell, un autre HT de l'échappée initiale. Je prend la 3e position et je passe de la 25e à la 4e position au classement général, à 10 secondes du podium. Je suis d'autant plus satisfait, car j'ai été le seul coureur de l'échappée initiale à résister au retour de la chasse. Le lendemain, il y avait un critérium à Burlington. Il y avait 31 secondes de boni à aller chercher, suffisamment pour que je puisse monter sur le podium au général. Mais la course de la veille avait creusée. J'étais complètement vidé et je bataillais pour ma survie. Je resterai donc 4e au général, derrière tout de même des coureurs de grande classe. Le Québec a fait belle figure au Vermont avec Ben Chartrand, vainqueur de la 2e étape et porteur du maillot vert pour deux étapes, ainsi qu'Olivier Miclette qui aurait dû se trouver dans le top 5 au général avec moi, si ça n'avait pas été d'une ridicule pénalité de 2 minutes. Bref, vraiment un super weekend pour clore la saison.

En conclusion, je crois vraiment avoir franchi un cap cette année dans ma meilleure saison cycliste et l'une des plus amusantes que j'ai courue. Aucun obstacle n'est venu déranger ma préparation à aucun moment dans la saison et j'en suis extrêmement satisfait.

Prochain article bientôt, afin d'exposer mes plans pour l'année prochaine, ainsi que les remerciements à ceux qui ont rendu cette saison possible.

N.B.: Fautes d’orthographe évidentes, je m'en excuse, j'étais fatigué.

Thursday, June 14, 2012

GP de Charlevoix

Reconnu par certains comme la course la plus dure au Canada, le GP de Charlevoix se déroulait durant la fin de semaine du 2-3 juin. Un contre-la-montre le samedi matin, suivi d'un critérium urbain en soirée, puis une course sur route des plus exigeantes le dimanche.

Au chrono, j'avais un bon lapin et un autre en arrière. Olivier Hokmi, en arrière, avait terminé dans la même seconde que moi à Granby, mais je savais qu'il était plus rapide que moi au contre-la-montre. S'il me passait, je devais le garder en vue le plus longtemps possible. Sinon, il s'agissait d'un parcours de 15km tout en explosion. Après 4km, je rattrape mon lapin de devant. Après 6km, je me fais reprendre par Hokmi, mais je le garde en vue jusqu'à la fin pour finir exactement 30 secondes en arrière de lui. Ce temps me place en 9e position. Un chrono normal, j'étais à ma place, autour des mêmes gars qu'à Granby. J'accuse un retard de 1min 17 après le chrono.

Le dur critérium de Baie St-Paul est comparable à un critérium de minimes. Ça part sul' gun. Un coureur pris en arrière sur la ligne de départ a peu de chances d'accrocher. La grande question était de savoir qui prendrait la course en charge dès le début. La réponse était: nous. Ayant 3 gars dans les 10 premiers au général, nous allions presque tous être appelé sur la première ligne. On se réchauffe beaucoup et intensément sous le regard incrédule des autres coureurs qui profite du beau temps et de l'ambiance. Nous arrivons à la dernière minute sur la ligne. Finalement, pas d'appel et c'est sans appel. On est mal placé, mais on réussit à profiter de la fenêtre d'un tour pour se replacer. On met la hache avec l'aide de IAMGOLD. Pendant les 10 premiers tours, ça roule en file indienne et ça saut à l'arrière. Pas moyen d'attaquer ou de remonter. On relâche un peu jusqu'à 15 tours et tout devient désorganiser. On essaie de reprendre le contrôle du peloton avec plus ou moins de succès. Avec 4 tours à faire, je tente ma chance et j'attaque avec Hendrik dans la roue. On creuse un bon trou...l'attaque la plus dangereuse de la course. On a une bonne cohésion, on roule bien, mais on se retourne trop et on se fait reprendre avec 1 tour à faire par l'équipe Devinci qui amène. Aucun résultat dans cette course, mais l'honneur d'avoir été ceux qui ont travaillé le plus fort et qui ont durci la course.

La course sur route de Charlevoix est redoutable, redoutée. Cette année, le parcours était allongé à 122km dans les innombrables bosses de la région de Charlevoix, moins la côte de Ste-Irénée, plus la côte du Casino. Mais surtout, plus 8 degrés avec une pluie diluvienne. Mon room-mate Marco me réveille en criant: «Sacrament! Ça drache!!!» J'ai vite compris que c'était pas beau dehors. On se prépare. Je m'habille bien et je met beaucoup de couches pour au moins garder le corps au sec. On sort dehors et au fond ce n'est pas si mal. Une fois mouillé, tu peux pas être plus mouillé! La course part avec un long contrôlé. Je ne veux pas rouler dans les roues...c'est fatiguant recevoir de l'eau dans le visage tout le temps. Yohan s'échappe après 20 km en solo. Nous entamons la chasse peu après. Je suis à l'avant et je roule pour finalement me retourner après le ravito et remarquer que nous ne sommes plus que 8 juniors + 2 seniors 3. Dans le groupe, Oli Brisebois, Marc-Antoine Soucy et moi-même travaillons très fort pour ramener. Certains dans le groupe n'assument tout simplement pas leurs fonctions dans le groupe et semble préconiser la stratégie «s'économier-pour-finir-bon-2e-derrière-un-coureur-parti-après-20 bornes». Ce n'est tout simplement pas ma philosophie. J'aime mieux me vider les tripes sur la route et finir dernier du groupe, mais au moins avoir le sentiment du devoir accompli. Heureusement que Soucy et Brisebois partageaient cette vision. Plus la course avance, plus on perd des joueurs. À un moment, Brisebois et moi avons essayé de s'échapper, en vain. Je me fais décrocher dans la côte du casino. J'ai complètement cassé. J'avais mangé beaucoup, mais juste pas assez pour les conditions. Dans le Casino s'était laborieux. En haut, je mange beaucoup, je me réhydrate. L'énergie revient tranquillement et Pat remonte la caravane pour venir à ma hauteur. J'avais vraiment ralenti l'allure, mais je trouve le courage de me lever, d'en mettre une de plus et de commencer la chasse vers le premier groupe qui avait repris Yohan. J'étais maintenant 5e sur la route. Les jambes piquaient fort, mais j'essayais d'ignorer la douleur. Je temporise dans les montées puis je bascule dans les descentes puis sur le plat. À 5km de l'arrivée, je vois l'auto du DS de Rocky. Je sais que l'échappée est tout prêt. Ça me motive à rouler encore plus fort. Finalement je reviens avec 1,5 km à faire. J'avais plus de vitesse que l'échappée et j'aurais donc dû attaquer, mais j'ai freiné pour me reposer et attendre la dernière ascension de 500m vers l'arrivée, car je suis capable d'une bonne explosion dans les derniers mètres durs. Mais la course avait fait ses dommages. Quand ça part, je me lève, j'essaye, mais les crampes embarquent. Pas capable de prendre part au final. Je termine avec un retard de 18 secondes sur le vainqueur, Olivier Brisebois.

Au classement général, je passe de la 9e à la 3e position. J'aurais aimé pouvoir disputer le final, mais bon au moins j'ai fait ce que j'avais à faire et j'ai vraiment tout vidé sur la route. Tout cela me satisfait. De plus, je le vois également comme une bonne préparation pour les montagneux Championnats canadiens.

Le post-Charlevoix fut dur. Dans la semaine suivante, j'ai boosté mes entraînements et je n'ai vraiment pas bien récupéré. Ça a paru à Pont-Rouge où je m'en sors avec un sprint insignifiant dans la garnotte, et St-Raymond où je n'aurais simplement pas dû prendre le départ. Vraiment claqué. J'ai pris du repos en début de semaine et je suis maintenant de retour à l'entraînement, pour un dernier droit vers les Canadiens puis mon départ pour la France.

Monday, May 28, 2012

GP Matapédia avec panache

En fin de semaine se déroulait le GP Matapédia. Il s'agissait de la course la plus éloignée où nous aurions à courser cette année. Nous sommes donc partis vendredi matin, Pat et tous les gars de l'équipe, en compagnie du sympathique David Zabriskie qui nous guidait sur le Garmin dans l'auto, vers Amqui.

Nous sommes arrivés en après-midi et avons immédiatement embarqué sur nos vélos, question de tourner les jambes après environ 8h d'auto. Nous sommes donc allés rouler sur le circuit routier du lendemain, une boucle de 7,3 km où le vent allait être notre pire ennemi. En analysant bien le finish, deux choses sont à retenir: ne pas mettre trop gros au sprint, et surtout, ne pas sortir trop tôt, car en haut du petit buton précédant l'arrivée, la ligne semblait proche, mais il restait quand même 300m et les derniers 100m montaient.

Le lendemain, je saute dans une attaque et nous creusons un bon trou, mais je suis repris. La contre-attaque formera la bonne échappée. Durant les 5 derniers tours, je ne prend pas de relais, car Lambert se trouvait à l'avant et il était le plus rapide au sprint des 4 coureurs. À un tour de la fin, l'échappée n'est plus qu'à 20 secondes en avant. Je me rapproche du devant du peloton au cas où l'échappée serait reprise et que je doive sprinter. Devinci et Atrium chasse fort malgré le fait que chacune de ces deux équipes avait un coureur à l'avant. Finalement l'échappée se rend, Lambert prend la 4e place. À 300m de la ligne je me retrouve à l'avant et je m'emballe. Je fais tout ce qu'il ne fallait pas faire...sprint à 300m, tout à droite. Au final je me fais complètement bouffer pour finir 9e. Goût amer, mais il reste tout de même une étape, et pas n'importe laquelle.

Après le circuit routier, nous avons attrapé un lunch et nous sommes partis sur la route de la course du lendemain. Premiers 35km plats. Rien à signaler. Virage à gauche et la route commence à faire des montagnes russes, pour finalement se transformer en long ruban abrupte à perte de vue. Après cette longue série de longues montées, longue descente, 30 km de plat et c'est reparti dans les bosses jusqu'à 3 km de l'arrivée où la route descendait.

Dimanche matin, la course est lancée à 9h et 10 degrés. Nous sommes positionnés et ça ne roule sérieusement pas. Après environ 10 km, Marco prend la poudre d'escampette avec Shawn Turcotte (Rocky) et David Fugère (Atrium). Ces derniers sprintent au sprint intermédiaire. Marco garde le rythme et part en solitaire pendant que Shawn revient dans le peloton, alors que David, se rendant compte du jeu de Marco, se lance à sa poursuite. Il ne reviendra cependant pas sur Marco. Le fait d'avoir un coéquipier en échappée enlevait la responsabilité de l'équipe de rouler. Le peloton a commencé à réagir (un peu) lorsque Marco a atteint le cap des 5 minutes. Nous entamons donc les bosses bien à l'avant, prêt à suivre les coups. Yohan met la hache dans les passages les plus accentués. Je répond bien aux premiers coups, mais je finis par éclater. Je tente de m'accrocher au groupe, mais je suis distancé d'au moins 30 secondes avec plusieurs ascensions restantes avant la longue descente. J'appuie vraiment fort dans ces montées et je m'assure surtout de basculer fort. Je réussi à recoller dans le début de la descente et je prend un gel immédiatement. Je me laisse récupérer à l'arrière du peloton réduit par la difficulté des montées, avant de commencer à participer à la chasse de Yohan et de Oli Hokmi et David Drouin qui avaient sautés avec lui. Deux Espoirs attaquent. Je bridge avec Lambert dans la roue. Nous sommes donc deux Espoirs et deux Spidertech en chasse, ce qui facilite la cohésion du groupe. Nous attaquons la deuxième section de montée à quatre, mais nous sommes rejoint par 4 coureurs. À un moment, nous voyons l'échappée en avant, mais Yohan aussi nous avait vu. Il a donc attaqué, et décroché les autres. Nous avons repris les deux Atrium, mais Yohan restait hors de portée. À 5km de la fin, il semblait évident que nous nous reviendrions pas dessus étant donnée que la fatigue commençait à nuire à la cohésion de notre groupe. Je commence donc à penser au sprint et à me méfier d'une attaque tardive. Les 3 derniers kilomètres sont descendants jusqu'à l'arrivée. À 1km de la ligne je me retrouve devant. Je laisse passer 2 coureurs pour ne pas avoir à lancer de trop loin. Miclette roule fort, probablement pour lancer Elliott. Je suis le premier à partir le sprint à 150m de la ligne. J'ai attendu à la dernière minute pour ne pas me faire prendre comme la veille. De plus, les 100 derniers mètres étaient pentus. À 50m, je mène toujours le sprint, mais je coince un peu et Elliott m'ajuste avec 25 m à faire. Je prend la 3e place, en me disant qu'avec une dent de moins, je l'aurais eu...comme la veille. Lambert rentre en 5e. Je reçois les félicitations affectives d'Hendrik, mon partner d'entraînement, qui entre en 4e position.

Je me rend compte que j'ai oublié de parler de Marco. Eh bien, Marco le pistard, qui ne sait pas grimper et qui avait mal au dos, a tout de même passé la journée dans les bosses à l'avant. 70km en solitaire. Une vraie démonstration de force qui démontre bien que les courses de vélo ne s'écrivent pas sur les feuilles de résultats, mais sur les routes, à la pédale, au panache. Je crois sincèrement qu'il s'agit de l'un des moments forts de la fin de semaine.

Pour ma part, je suis satisfait de la course que j'ai réalisé. Malgré une défaillance dans les premières montées je suis allé puiser au fond pour revenir et contre-attaquer plus tard. À l'avenir, cependant, il faudra que je sois capable de m'accrocher dans les premiers coups et que je sois moins diesel dans les montées. Basso n'est pas mon idole de jeunesse pour rien. Je devrai être capable de relancer debout même dans les pourcentages très accentués. En analysant ma course plus tard, je me rend compte que j'aurais eu les jambes pour attaquer le groupe de chasse, chose que je n'ai pas faite, et qui aurait pu marcher. Je devrai moins me fier à mon sprint de groupe et un peu plus faire confiance à mon instinct de baroudeur.

Bref, ce fut une superbe fin de semaine en général pour l'équipe, où tous les membres ont contribué au succès de l'équipe avec brio. La première victoire se fait toujours attendre, mais tant que les ingrédients sont là, le temps fera le reste. J'aurai la chance de retester ma forme à Charlevoix la semaine prochaine!